Fabriquer un lampion

 Cet article est précieux. Non seulement je vais vous expliquer comment on fabrique un lampion avec ses mimines mais en plus, je vais vous livrer THE secret pour bricoler AVEC les enfants, SANS qu’ils bricolent vraiment eux… (sous-entendu, qu’ils en fichent partout, n’y arrivent pas, nous saoûlent de questions, pour enfin se casser parce qu’à la télé, y a un truc plus intéressant) ! Bref, l’astuce Ciloubidouille pour faire son petit atelier peinard, tout en leur laissant l’impression qu’ils y participent. L’atelier Canada Dry on appelle ça…

Attention parents sensibles et dénués d’humour s’abstenir…

Pis les lampions, en plus, c’est vraiment féérique.

 Bon, pour un atelier enfant, forcément, il vous faut deux enfants. Deux princesses décidées à s’occuper ensemble puisque leurs frangins squattent l’ordi. J’avais bien l’option cuisine mais comme on sortait de table, je n’étais pas d’humeur. Je lance donc un “ça vous dirait si on se fabriquait un lampion ?”. Et là, réponse unanime “Oh ouiiiiiiiiiIIIIIIiiii”, même pas chanté sur l’air des dits lampions. Conseil numéro un : la manipulation ! Tu le sais toi que les lampions, elles vont adorer. Mais là, tu leurs donnes l’impression que tu réponds à LEURS désirs. C’est hachement sioux…

Ca tombe bien, j’ai tout le matos. Une boite de fromage dont les éléments sont collés et non agraphés, de la ficelle, du papier joli, une bougie, un cutter et de la colle. Le rouleau, en fait, on peut s’en passer.

Je choppe le couvercle de la boîte à fromage. J’explique aux filles qu’il va falloir détacher les bords du cercle en bois, mais comme faut utiliser un cutter, forcément, je vais le faire, sinon elles risqueraient de se blesser. Conseil numéro deux : valoriser ses compétences, c’est toujours ça de pris sur les années ado où on aura le karma d’un bulot et l’intérêt d’une étiquette de string, c’est à dire qu’au mieux on gênera…

Une fois la manip finie, pour me laisser le temps de prendre ma photo, je cause en même temps. C’est d’ailleurs le conseil numéro trois : leur poser tout le temps des questions à eux, histoire d’éviter qu’ils en fassent autant. Là c’est moi qui maitrise la cadence et eux, ils ont l’air de m’aider en me soufflant les réponses. Ce qui les réjouit…

Pour tenir le lampion, on a besoin d’une anse. Un morceau de ficelle replié en deux puis agraphé sur les rebords du cercle, et zhou, l’affaire est dans le sac. Conseil numéro quatre : demander de l’aide à ses assistants pour poser sur les photos… On peut même pousser le vice à congratuler la demoiselle : “oh c’est super, tu te débrouilles très bien”. Elle ne sait pas pourquoi elle se débrouille bien mais elle est quand même d’accord 😀 !

Vient le moment de couper le papier pour former le corps du lampion. Là, forcément, les enfants sont nécessaires puis que c’est eux qui vont déterminer la taille de l’objet. Conseil numéro 5 : convier son jeune public à s’exprimer sur des choix sans grande importance et les remercier une nouvelle fois de leur aide. En plus, ça les habituera au monde du travail…

Vient l’étape de la colle. Et ça, grands dieux, ça ne peut pas être confié à des enfants. Déjà parce que ça ne sent pas bon. Et hop, un coup de colle dans le nez pour les entendre faire des “aaaaaaahhkkhggg”. Pis parce que ça abime la peau, ça colle les doigts et faut appuyer fort sur le tube… Conseil numéro 6 : se sacrifier pour les choses dangereuses ou sales. Mais accepter un soutien moral pour refermer le bouchon de colle ainsi qu’un coup d’oeil d’expert pour déterminer s’il y a bien de la colle partout autour du cercle et sur l’autre partie de la boîte.

Je n’ai pas de photos pour l’enroulage du rectangle de papier autour des cercles mais je fais confiance à votre lumineuse clairvoyance pour… ah vous n’êtes pas mes enfants ? Pas besoin d’inventer des tours de passe passe 😀 ? Bon ben je n’ai pas de photos quoi… La nullos !

Mais en voici une du résultat. Ben vi, quand même, au minimum… C’est à ce moment là que je remercie mon jeune public d’avoir fabriqué ce magnifique lampion. Et je n’hésite même pas à lancer un “ça vous a plu ??” sonore et confiant. Parce que OUI, ça leur a plu (de ne rien faire…). Alors, z’avez-vu comment avec un chouille de confiance en soi, un talent d’illusionniste (oui, celui qui fait que vous regardez ailleurs au lieu de vous concentrer sur l’endroit où les choses se passent), et une bonne dose de malhonnêté parentale, on peut passer un chouette moment avec ses enfants, bidouiller “ensemble”, dans le calme et l’intérêt de tous…

Bon passons aux choses sérieuses maintenant. Le feu sacré, la lumière divine, les ensorcelantes lucioles… l’allumage du lampion quoi. Je place une petite bougie au fond.

Et je me rends compte rapidos qu’il va falloir voir plus grand. La lueur fait du rase motte, ça n’aveuglerait pas un Schtroumph.

Du coup, je place THE bougie, avec une longue mèche. Je file dans le jardin. Et oh miracle, c’est trooooop choubidoux !

Ca a une bonne tête de lampion non ? Bon, moi je fonds très facilement dès qu’il y a un jeu de lumière. Je n’aime pas tant les bougies que les photophores, les guirlandes feutrées, les petites loupiottes… J’ai un souvenir fabuleux de mon enfance en Bretagne. Avec mes parents, on se rendait sur la plage pour voir le feu d’artifices. Et en chemin, dans les mottes ensablées d’herbes folles et sèches, on s’est retrouvés au milieu d’un nuage de lucioles. C’était… magique, enivrant, féérique, improbable… J’en frissonne encore. Ca, plus le fait que mes parents avaient bien voulu nous acheter un cercle lumineux pour mettre dans nos cheveux, comme les reines des fées, je me suis sentie tellement vivante cette nuit là. Soirée d’anthologie pour la petite fille de 7 ans que j’étais.

J’aime bien cette photo là, je la trouve gracieuse.

Pis elle m’a inspirée d’autres photos. J’adore raconter des histoires inventées à mes enfants. On se met dans un de leurs lits, on éteint les lumières et avec une torche, je raconte des légendes oubliées en projetant des ombres plus ou moins familières sur les murs.

Là, je vous fais le lapin.

Et là, si vous plissez légèrement les yeux, vous serez effrayés par le loup qui rode…

Allez, faites de beaux rêves les amis. Moi je pars chevaucher les licornes…

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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