Arbres en tableau – diy

Ces arbres en tableau sont un cadeau pour mon papa.

C’est difficile de parler de son papa. Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs. Peut-être parce que je suis une fille, sa petite fille, sa ciboulette à couettes ? Peut-être parce qu’il n’est pas évident de poser des mots sur un homme aussi complexe que le mien. Peut-être à cause de tous ces sujets naturellement tabous qui m’empêchent d’avoir une vision globale de l’homme qu’il est. Pour moi, il se contente d’être mon père et il le fait très bien. C’est un homme pudique. Oh pas la pudeur actuelle qui confond vague politesse et réelle proportion à respecter autrui. Lui nous aide à grandir grâce à une présence discrète et rassurante. C’est un homme savant aussi. Érudit même. Complexant parfois. Il ne comprend pas bien mon intérêt pour les livres avec des elfes et des dragons, lui qui s’endort le nez dans les pages littéraires du Monde, bercé par les vers de Neruda et de Hugo. Alors il me glisse parfois un ouvrage dédicacé entre les mains, m’assurant que je vais me régaler avec cet auteur ! Mon père est un homme attentif. Champion de la détection de yeux rougis, de mes chagrins intempestifs, de mes inquiétudes maternelles, il ne disserte pas pour autant. Il m’attire dans ses bras en chêne massif et redevient le temps d’un câlin l’arbre de mes racines. Mon père ne fait pas de différence entre ses filles et ses gars. Nous avons tous eu droit à ses expériences de chimie dans la cave, à ses interminables histoires du vaisseau TeufTeuf, nous savons tous chasser le champignon sauvage, nous sommes capables de traduire pas mal des citations latines des pages roses du dictionnaire. Nous ne lui ressemblons pas totalement, mais nous le prolongeons dans les détails. A quelques exception près bien sûr, car personne ne finit la carcasse du poulet au petit dej, nul ne se relève la nuit pour écrire sur des petits cahiers tâchés d’encre et Dieu merci, on « respire » moins fort que lui quand on dort !

Je ressemble à ma mère, je ressemble à mon père. Je mesure la chance de mon héritage. Et quand je regarde mes propres enfants, je rêve secrètement qu’arrivés à mon âge, ils aient le même regard tendre sur moi que celui que je porte sur mes parents (et sur mon père en l’occurrence).

Réalisation des arbres en tableau

Lors d’une cyber promenade, je suis tombée sous le charme de ces trois tableaux. Je les ai mis dans un coin de ma mémoire virtuelle et quand mon père a soufflé ses 61 bougies, l’idée d’arbres en tableau m’est réapparue (oh, pas de magie, une simple alerte Calendar de Google, je ne suis qu’organisation ^^).

Je me suis rendue en forêt pour dénicher la branche idéale, c’est-à-dire celle qui commencerait par une fourche et qui se ramifierait suffisamment pour remplir les 5 autres cadres.

J’ai viré la vitre et le fond en carton de mes cadres suédois afin de ne garder que la structure. J’ai positionné le rectangle pour déterminer les dimensions des branches. A l’aide d’un crayon j’ai marqué des repères puis j’ai découpé la branche (dont je suis issue ^^). (Brassens, sors de ce corps).

Bien sûr, la nature est mal faite, elle déborde de partout, comme mon bide. Passer sous le bistouri reste la solution la plus radicale ! Couic… j’ai coupé tout ce qui dépassait coté mur.

Mais j’ai conservé les ramures qui s’exprimaient côté vie !

Ensuite, j’ai reconstitué moi-même le puzzle géant de Dame Nature. J’ai positionné les cadres de façon à ce que les morceaux de branches suivent le même mouvement que celui des branches du bas. Et j’ai tout fixé au pistolet à colle.

Résultat des courses :

Et voilà le résultat ! Une sorte d’arbre simplifié, stylisé presque.

Une fois arrivée chez mon père (et avec l’accord de ma mère), j’ai accroché mes arbres en tableau au mur. Et au moment d’offrir les cadeaux, je l’ai dirigé dans la pièce.

Il a découvert ma composition, ce facsimilé d’arbre généalogique. Eux-deux en bas et leurs 5 enfants qui ont poussé dans tous les sens, mais bien enracinés. Je crois que ça lui a bien plu. Ça a parlé au collectionneur de bogues de châtaignes, de clous rouillés et de jolis cailloux…

Je me tâte à m’en faire un à mon tour… J’ai trouvé ça super simple à faire et en même temps, je trouve le résultat vraiment chouette !

 

 

Joyeux anniversaire papa !

PS : et sinon, vous aimez vous ?

Une autre idée de cadeau pour des gens amoureux des livres ? Le livre sculpté !

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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