Que faire aux Philippines ? #1

Bienvenue aux Philippines. Je ne sais pas vous, mais avant de découvrir ce coin de la planète, je pensais que ce pays n’était “qu’un” superbe assemblage d’îles aux plages de sable fin, lieu idéal pour le farniente et la découverte des fonds marins.  Et au risque d’être incomprise, ça ne m’emballait pas plus que ça. Autant je suis ravie d’avoir la chance de visiter des régions d’Asie inconnues jusqu’à lors pour ma famille et moi, autant je ne conçois les vacances que dans la suractivité ^^ ! L’idée de me dorer la pilule pendant 10 jours (dans un lieu paradisiaque certes…) ne me fait pas rêver. Sauf qu’un couple, c’est deux personnes (scoop ^^). Et zhom, lui, avait trèèèèès envie d’aller aux Philippines. Alors on a organisé ce voyage ! Enfin, je dis “on” mais ce sont nos amis qui s’y sont collés à vrai dire. C’est là où ils m’ont bluffé. Le programme qu’ils nous ont concocté était parfait, de A à Z. Et j’ai découvert les Philippines en dehors des clichés battus. Il y en avait pour tous les goûts et pour tous les yeux (voire pour tous les estomacs).

Alors forcément, je vous raconte !

Nous avons atterri à Manille, capitale des Philippines, située sur l’île de Luzon. Autant vous le dire, cette ville n’a pas bonne réputation et effectivement, ce n’est pas celle où je me suis sentie le plus tranquille. Nous n’y avons passé qu’une nuit, dans une villa loin du centre ville, histoire de repartir le lendemain frais et dispo vers des contrées plus safe avec les enfants (6 adultes et 10 enfants au total). Notre premier lieu de villégiature ne nous a pas déçu ^^ !

Première journée de notre périple : direction la province de Batangas, à moins de deux heures de route, au nord de Manille. Pas de plage en vue, on y va pour le volcan Taal, qui est considéré comme le plus petit volcan en activité de la planète. Cette petite montagne elle-même est située au milieu du lac du même nom (Taal) et forme une île qu’on appelle Volcano Island je crois. Ce qui est joli, c’est que dans le cœur de son cratère, un autre lac s’est formé. Pour se rendre sur Volcano Island, il faut donc prendre le bateau.

Ces pirogues se louent à la journée à partir de la ville de Tagaytay. Elles nous emmènent sur l’île. On y passe le temps qu’on veut et on repart quand on a fini notre promenade. Les gens qui nous ont loué les bateaux nous ont également confié des chapeaux et des masques de chirurgien (pour se protéger du soleil et de la poussière).

On accoste rapidement les berges de l’île (30 minutes de traversée, grand max). Sur place, un village s’est organisé autour de ses virées pour les touristes. On trouve des tas de bateaux et autant de chevaux.

Pour accéder en haut du mont Taal, on a le choix. Soit on y va à pied (ce qui correspond à une montée d’une grosse heure sous le cagnard – zéro coin d’ombre), soit on loue des chevaux (qui ressemblent pas mal à des ânes d’ailleurs). On a opté pour le cheval, ça faisait hyper plaisir aux enfants.

On a tous eu fière allure sur notre destrier…

Et c’est parti. Chaque cheval était géré par un habitant. Pour ma part, j’ai eu un champion qui voulait à tout prix doubler tout le monde. Il courrait à côté du cheval, doublait par la gauche, la droite, le moindre cheval devant lui. J’ai cru mourir 15 fois ^^ ! Mort par chute, mort par asphyxie de poussière, mort par ridicule avéré… Même que j’ai évité de peu la mort par cris stridents.


Entre deux suées angoissées, je tendais le bras pour appuyer sur l’appareil photo et je me raccrochais aussitôt à mon cheval. Autant te dire que les photos ne sont pas trop horizontales… En revanche, quelle vue !! Enfin, je la découvre en même temps que vous, moi j’étais en train de mourir je vous dis !

Évidemment la génération montante galope elle… Et ricane de me voir aussi tendue…

J’ai cru ne jamais arriver entière au sommet alors que la balade a dû durer 20 minutes…

Truc rigolo, on a croisé plein de fumeroles, c’est-à-dire des échappées de fumées qui sortaient de trous dans la terre. Preuve s’il en faut que le volcan est toujours en activité. Pour des raisons d’équilibre à garder, une fois de plus, mes photos ne sont pas fofolles. Mais vous n’imaginez pas les RISQUES énormes pris pour les obtenir (j’ai lâché une main).

Tout notre groupe a fini par arriver, à des rythmes variables.

Et en haut, c’est beau ! Là c’est le chemin qu’on vient de parcourir au péril de nos vies… #dramaqueen #quoi?

De l’autre côté, on peut apercevoir le fameux volcan et son lac intérieur. Bien-sûr, j’ai beau être une grande fille, je ne suis pas encore capable de lever mon bras si haut. La photo vient donc du drone de mon mari (toutes les infos à son sujet à la fin de cet article sur notre voyage à Bali).


Ca ne se voit pas sur nos photos mais l’eau du lac est au-dessus du niveau de la mer d’à-côté. Les enfants m’ont demandé d’où elle venait. J’ai répondu qu’un type venait ouvrir le robinet tous les matins. Mais une explication plus scientifique doit exister (je leur paye des études quand même, qu’ils enquêtent ^^) !

Le site est occupé par les villageois qui essayent de gagner quelques sous avec des boissons ou des photos développées qu’ils ont prises de nous quand on était sur les canassons. Je n’ai rien contre le principe, c’est un peu le deal du tourisme. Mais ça me saoule qu’ils mettent les produits dans les mains des mômes (qui boudent ensuite quand tu n’achètes rien). Bref…

Heureusement, ça ne dure pas très longtemps.

La chose bien en revanche, ce sont mes grands. Je sens bien qu’ils mesurent leur chance d’être là. Parfois, je les regarde et je me dis qu’ils y trouveront peut-être une motivation supplémentaire à bosser pour pouvoir acquérir leur propre mobilité plus tard. On peut rêver hein…

On finit par redescendre et comme j’ai toujours mon champion olympique de dresseur de chevaux, j’arrive largement la première en bas, le cœur au bord des lèvres et le palpitant à 2000. J’en profite pour faire quelques photos dans le village, histoire de faire retomber la pression chevaline. Partout des chevaux…

Ça roupille aussi un peu partout, comme en Chine ^^ !

Le reste du groupe finit par débarquer. Visiblement, eux, ils ont adoré. Gniagniagnia…

Et on reprend le bateau pour retrouver nos véhicules.


A l’arrivée, noix de coco fraîche pour tout le monde !

Nous sommes ici depuis une seule journée mais on a tous pris rapidement conscience que les Philippines sont des contrées très pauvres. Pas de misère noire, mais clairement, des vies humbles dénuées de superflu. On ne les sent pas malheureux, mais on voit bien qu’ils manquent tous de sous. De tous les pays d’Asie traversés, c’est la première fois que j’ai autant l’impression d’une grande précarité.

L’autre chose que tu remarques vite, c’est le temps que tu perds dans les déplacements. Ce qui ne devrait mettre que X temps selon google ou ton GPS, prend au minimum le double. Il existe d’ailleurs un proverbe pour les touristes aux Philippines : “Si tu n’as pas de patience, apprends à en avoir. Si tu as de la patience, apprends à la perdre…” Bref, que ça te plaise ou non, faut prendre ton mal en patience.


Les rues sont très encombrées, par les voitures, les piétons, les vendeurs. Il n’y a pas souvent de trottoir à proprement parler, alors ça déborde d’un peu partout.

Souvent les pays d’Asie ont un système de taxi unique. Au Cambodge, par exemple, c’était le tuktuk. Aux philippines, c’est le Jeepney. Si j’en crois Wikipédia, à l’origine, c’était des Jeep abandonnées par l’armée américaine. Mes photos ne sont pas représentatives, mais ces voitures sont très souvent décorées de manière colorée et créative. Et je ne vous dis pas le nombre de personnes qu’on peut stocker dedans (et dehors vu qu’il est très fréquent de voir des gens se tenir debout sur le marche-pied extérieur, quelque soit la vitesse lancée du véhicule)…

Ces sortes de side-car sont aussi très en vogue ^^ ! Ils sont capable de faire tenir 4 personnes rien que dans la partie “maison”…

Mais les gens s’asseyent aussi à pas mal en amazone derrière le conducteur…

Le lendemain, on quitte Angeles (surnommée la ville du péché) où on a dormi, pour se rendre à Santa Juliana où nous attendent nos 4/4… On les a réservé via la société Team Tripinas. Au début, je trouvais ça étrange de commencer une rando par du 4/4. Je ne suis pas une routarde dans l’âme hein, ni une militante acharnée de l’écologie, mais vous allez le voir, le départ de la promenade est super loin de la ville, au milieu de nulle part, après une étendue de désert poussiéreux… C’est très difficilement accessible autrement.

Une fois de plus, distribution de masque pour ne pas trop manger de poussière volcanique.

Et c’est parti. On est 4 par véhicule et franchement, ça suffit. Surtout si tu as des enfants que tu es obligé de tenir ou de surveiller. Parce que ça secoue ++++. Mais ça fait quand même moins flipper que le cheval ^^ !

Presque deux heures de voiture à décoller de son siège (enfin si le banc métallique mérite ce titre), à faire le yoyo vivant…

Mais cahin-caha, on en prend plein les yeux. Le paysage est vraiment stupéfiant. On avance au milieu d’une sorte d’immense lit de rivière asséchée, un peu comme si un ancien fleuve gigantesque avait coulé et tout rongé des siècles auparavant. Un lac vidé. Un monstrueux bac-à-sable.

Comme on navigue vers un volcan en activité dont la dernière éruption date de 1991, je pense forcément à un passage stérilisé par des coulées de lave. Sauf que le mont Pinatubo est un volcan de type explosif. Il ne s’écoule pas en torrent de magma, il explose donc en faisant jaillir un tas de cailloux, de gaz et d’autres trucs que je ne connais pas. Alors il vient d’où cet immense couloir recouvert de cendres volcanique ? Il ne donne pas du tout l’impression d’être là depuis des millénaires. Un vulcanologue dans la salle (un qui explique mieux que le truc des Lahar de Wikipédia…) ?

Sur wikipédia, ils racontent qu’avant l’explosion, cet endroit était verdoyant, voire luxuriant, et qu’il mettra des années avant de retrouver la superbe de son ancien écosystème. On veut bien les croire…

A mi-parcours, on commence à se rapprocher des montagnes… Là encore, ce qu’on voit ne ressemble pas à grand chose de connu.

Cet espèce de Toblerone géant a été forgé par l’éruption. On dirait de la pierre mais quand on regarde bien, ça ressemble à des dunes de sable… Après, je ne suis pas allée creuser, si ça se trouve, le sable n’est qu’en surface, déposé par le vent ?

On fait une pause photo, visiblement cet assemblage d’étranges montagnes est célèbre.

Et puis on entre dans un autre univers. Le fleuve asséché diminue de largeur et les montagnes se rapprochent. Plus d’une fois, je me suis dit qu’on était sur l’île de Jurassic park ! Et si un T-Rex nous avait sauté dessus, je n’aurais été qu’à moitié surprise (et totalement morte) ^^ !

L’île est habitée mais pas d’écailles, de plumes, de poils, de crocs… Juste des sourires, des coucous, des poursuites dans la poussière… Nous avons croisé des tas d’enfants, sortant de nulle part, jouant avec des cailloux ou se baignant dans les filets d’eau.

Beaucoup étaient vraiment jeunes. Peut-être 2 ans pour certains, comme ce petit bonhomme à gauche.


On remonte le chemin de la rivière et le goulot de la vallée se rétrécit progressivement.

Le sable laisse place à de gros blocs de pierre. Le 4/4 est obligatoire et nos corps secoués dans tous les sens.

Les abords de l’eau jaunissent. Du souffre sans doute ?

On suit une route grossièrement damée, qui selon les dires des guides, est recouverte d’eau à la saison des pluies.

On arrive enfin au bord du sentier de randonnée. Nous sommes les seuls touristes ou presque. Pour la marche, on nous a recommandé des chaussures ouvertes, résistantes à l’eau. Et on comprend vite pourquoi. Le chemin est celui du ruisseau. Au début on tente de l’éviter, ensuite, on marche complètement dedans, ça rafraîchit de la promenade sous le cagnard.

Mes photos sont cramées, dommage, parce que là encore, on aurait pu s’attendre à voir surgir des diplodocus, brachiosaures, ptérosaures et autres spinosaurus…

Heureusement pour nous, nous n’avons croisé qu’une caldéra. Un cratère abrupte quoi (wikipédia dit que ce n’est pas la même chose et moi je crois tout ce qu’on me dit sur Internet) !

Assez logique dans un pays à 90% catholique, forcément, on a le droit à la petite croix. A moins que ce ne soit en mémoire des nombreux morts dus à l’irruption. Ils ont été près de 1000 à périr hélas, mais le bilan aurait pu être beaucoup plus catastrophique si l’évacuation des habitants du volcan n’avait pas été aussi bien gérée.

Quoi qu’il en soit, on est totalement sous le charme de cet endroit, si calme, si beau..

Je vous ai fait un petit panorama à l’ancienne, en mixant des photos. J’aurais pu m’en abstenir, car j’ai aussi les photos du drone.

Voici une vue aérienne de notre plage. La petite zone noire, c’est l’ombre de la maison en paille où on a pique-niqué. Nous sommes arrivés à la plage en suite le petit sentier qui se dessine sur la gauche.

Impossible pour le drone d’aller suffisamment haut sans perdre le signal pour photographier la Caldera entière. Mais ça vous donne déjà une idée de l’étendue du lac intérieur (qu’on dit acide et dans lequel il est interdit de se baigner). 
Impossible également de résister à y tremper ses mains et ses pieds quand on a 5 ans…

Jump shot obligatoire. Avec mes grands, on essaye d’en faire dans tous les endroits chouettes qu’on traverse. Et quand ils seront grands, je leur ferai un album avec tous leurs sauts :).

On varie parfois les plaisirs avec des Kaméhaméhaaaaa ^^

Zhom en profite pour agrandir son cercle d’amis. Un drone, c’est bien plus puissant qu’un Linkedin niveau communautaire. ^^


Après notre pique-nique en haut au mont Pinatubo, on finit par rentrer. A regret pour ma part, cet endroit m’ayant vraiment séduite. Émue même. Le Pinatubo quoi… Je le recommande fortement à ceux qui viennent aux Philippines et qui n’ont pas envie de rester à se dorer sur la plage.

Pas de boucle de prévu, on repart par le même itinéraire. Et ce n’est pas si mal. Voilà des paysages qu’on ne recroisera pas de sitôt…

On dit au-revoir à nos éphémères petits amis, toujours aussi souriants et moqueurs.

Tout en se demandant si les cahutes de pailles sont leurs maisons à l’année ou s’il s’agit d’un campement itinérant… C’est fou le sentiment de paix qu’ils dégagent malgré ce qui me semble être une immense précarité.

Bye-bye les canions sableux, les nuages de poussières…

Coucou les buffles en troupeau, sans corde au cou, comme sauvages…

 

Prochaine étape ? L’île de Cébu. Vous vous tente ?

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Voir les commentaires

  • Quel plaisir de te lire à nouveau. Ce voyage m'apparait totalement exotique. Un regret néanmoins dans tes superbes photos: toi sur ton canasson!
    Vivement la suite.

  • C'est vrai que les gens l'associent à une destination qui craint un peu. Les paysages diffèrent de ce à quoi je m'attendais... Ce qui accroît mon envie d'y aller!

  • Quel voyage. Cest veaie que ce n est oas non plus une destination qui me tente mais tes photos sont magnifiques. Prises au peril de ta vie en plus. Elles ont encore plus de valeur. Merciiii

  • Merci pour ce nouveau récit de voyage...
    Encore une fois plein d'humour, de belles photos.
    Ça donne donne envie d'y aller.
    Vivement la suite!

  • Aaaahhh c'est chouette de te relire !
    Ton article m'a fait rire, sourire, rêver ! merci pour ce nouveau voyage par procuration !
    Hâte de lire la suite !

  • Merci pour ce magnifique voyage. C'est vraiment beau à travers ton regard et aussi plein d'humour. Comme tu sais bien voir la vie du bon côté et aussi bien en profiter même sur un cheval fou!

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