Epicétou…

Comme des milliers de gens certainement, j’ai reçu il y a quelques semaines la newsletter de Michel et Augustin, les champions du biscuit rigolo. Je l’ai parcourue rapidement quand mon regard s’est arrêté sur un concours original… Les trublions proposaient de gagner une formation d’un an pour passer son CAP de pâtisserie. Je vais vous confier un secret. Ça fait plusieurs années que j’essaye de m’inscrire aux cours du soir de Paris, afin de passer ce fameux CAP. A chaque fois, mon dossier n’est pas accepté. Ça fait gloups dans mon cœur systématiquement, mais bon, la vie continue hein…^^. Forcément, je n’allais pas laisser passer cette opportunité de réussir ce challenge qui me fait rêver.

Je me suis inscrite. J’ai attendu le dimanche, 10h. Et j’ai ouvert le mail que je venais de recevoir, celui qui annonçait la thématique : la vache !

La vache ?? Il faut donc que je cuisine un dessert pour 4 personnes sur le thème de la vache. Étrangement, sur le coup, je n’y pense pas trop, car j’ai un truc plus important en tête… Je vais voir mon petit neveu, jeune homme de deux jours qui n’a toujours pas vu sa tata préférée (si si, même s’il ne le sait pas encore^^). Je passe donc mon dimanche à pouponner, avec adoration, cette petite boule chaude blottie contre mon cou. Pas d’envie de 5ème pour autant, juste le bonheur de savoir que la vie, la vie si jolie, continue.

En rentrant chez moi, je cogite enfin un peu. La facilité serait de reprendre le logo de Michel et Augustin qui représente une vache. Mais je me dis que des tas de candidats vont y penser et bien sûr, je n’ai pas envie de me noyer dans la masse. La vache, pour moi, c’est le lait. Mais si je fais un truc à base de lait ou qui ressemble à du lait, ça risque à l’inverse de ne pas trancher assez et être un peu fade visuellement. Je tourne dans ma tête et ça fait tilt : et si je faisais un dessert qui représentait les pis de la vache. C’est assez osé, ça respecte le thème, le challenge me plait. A moi de rendre des pis de vache appétissants.

Je décide assez vite d’une construction culinaire dans ma tête. Comme je bosse à plein temps et qu’il faut qu’on rendre nos desserts le mardi, entre 8h et 19h, ça veut dire que lundi soir, c’est soirée pâtisserie à la maison. Le dimanche soir, je prends simplement le temps de réaliser la pâte à biscuit, biscuits qui serviront de socle à mes pis de vache. Je suis obligée d’anticiper car sinon je n’aurais pas le temps de tout faire. Je réalise la délicieuse recette des croquants aux noisettes que j’adore ! Et zhou au dodo.

Le lendemain, la journée se passe sans que je pense trop à ce concours. Faut dire qu’en ce moment, au boulot, ben on n’a pas vraiment le loisir de rêvasser. Une fois rentrée à la maison, il y a les 4 rigolos à gérer. Bref, je commence à mettre mon tablier, il est 21h30 bien passé… Je jette un œil sur l’heure et la pression monte d’un cran. Je prends mon crayon, mon papier, et je tente de mettre à plat tout ce qu’il y a à faire. Et surtout, j’essaye d’organiser les différentes étapes. La pression monte de deux crans. J’ai l’impression qu’il faut faire tout ensemble, que je ne vais pas y arriver, toussa, toussa.

Je lance la cuisson des biscuits et pendant ce temps, je tempère mon chocolat blanc. Enfin, j’essaye. Je ne sais pas si c’est mon chocolat blanc qui est tout nul ou si c’est moi, mais malgré de loooongues minutes de patience, il refuse de fondre. Je sens la pression partir d’un coup pour laisser sournoisement la place à la panique. POURQUOI ce PUTAIN de chocolat blanc ne veut pas fondre (BORDEL) ???

Zhom arrive à ce moment-là. Fin observateur, il se rend compte à mes grognements et à mes joues rouges que quelque chose me contrarie. Gentiment il me demande s’il peut m’aider. J’accepte et je le charge de faire fondre du chocolat au lait. Tant pis pour le blanc laiteux de mes pis de vache, je vais contenter du clin d’œil “chocolat au lait”… le lait, la vache, hin hin hin… trop drôle… 😀

Je m’occupe de mon côté des fraises. J’ai une barquette de jolies fraises que j’équeute avant de la placer dans une casserole pour les compoter.

Le temps que je finisse mon épluchage, je me retourne pour voir où en est zhom et son chocolat. Ça avance bien mais je le trouve un peu foncé.

– Tu es sûr que tu as mis le chocolat au lait ?
– Bien sûr pourquoi ?

Je trempe le doigt… évidemment, c’est du chocolat noir.

La panique se carabine alors pour laisser la place à la colère. Je n’aime pas le chocolat noir. Je n’ai pas envie de présenter un plat qui ne me ressemble pas. J’en ai marre. La vie est trop cruelle. Un CAP de pâtisserie, pourquoi faire ? Ça me saoule. J’arrête.

Et franchement, il ne s’en est pas fallu de beaucoup pour qu’effectivement je rende mon tablier. Je ne sais même pas pourquoi ni comment j’ai continué. L’envie d’avoir ce satané CAP j’imagine…

Bref, j’ai fini le tempérage du chocolat NOIR, avec JOIE et BONNE HUMEUR… J’ai tapissé des demi-cercles de cet onctueux mélange et je les ai fichus sur le pallier. Ça caillait bien plus que dans ma cuisine surchauffée par l’excitation…

Mes photos sont pourries mais vous n’imaginez pas à quel point c’est improbable que j’en ai quand même faits. On ne peut pas dire que j’ai soigné la présentation mais bon, je vous assure que j’étais sur les nerfs.

Une fois le chocolat durci, j’ai versé au fond des coques ma compote de fraises (sucrée et bouillie à l’agar-agar).

Pendant que la gelée prenait gentiment, j’ai anticipé la réalisation de mes pis. Pour obtenir la forme, j’ai trouvé une astuce trop intelligente ! J’ai sorti des gants et j’ai versé de la gelée de fraise au bout des doigts. Terrible non ? Sur le coup, j’étais super contente de moi, même que zhom a pu apercevoir une fraction de sourire au milieu de l’océan de contractitude qu’était mon visage… Détendue la cilou…

J’ai mis mes pis à la fraise au frais et j’ai attaqué la mousse de lait aux noisettes. J’ai suivi une recette de Christophe. Felder oui… On est trop potes lui et moi. Enfin, lui ne le sait pas mais il m’adore déjà ! J’ai versé ma mousse dans les demi-sphères, j’ai placé mon biscuit à la noisette et j’ai placé le tout au frigo.

J’ai ressorti mes pis de vache. Ils étaient tout mou. La gelée avait pris mais pas au point de pouvoir les tripoter sans les abîmer.

Accessoirement, il était minuit bien tapé. Zhom m’a fait comprendre qu’il fallait que je lâche l’affaire, quitte à me relever plus tôt demain pour finaliser. Je n’avais qu’à placer les pis au congel, comme ça ils seraient bien solides à mon réveil.
J’ai obtempéré, le moral dans les chaussettes. (Maiiiis non, en vrai, j’ai à moitié obéi. Certes j’ai arrêté de cuisiner, mais j’ai continué à bricoler une mise en scène pour mes pis de vache).

Le lendemain, à 7h du mat, j’étais dans ma cuisine en train de tempérer du chocolat noir (faut le vivre ça quand même, parce que spontanément, ce n’est pas la première chose que j’ai envie de faire le matin).

J’ai commencé à démouler mes demi-sphères… Et là, le drame…

A pleurer non ? Zhom qui était déjà parti au taff n’aurait rien pu faire contre le puissant sentiment de panico-tristesse qui s’est abattu sur moi. Je me suis appliquée et j’ai réussi à sauver les autres. Ouf. Mon moral est remonté d’un nano cran.

J’ai été récupérer les pis congelés. Mon idée était de les recouvrir de chocolat puis de les coller sur les sphères. Genre quand tu croques dedans, tu manges aussi de la fraise. La classe à Dallas non ?

Oui, sauf que je vous épargne les étapes (énervement maximal, injures, sueurs froides…).
A la fin, voilà la tête de mes pis…

Quand je les regarde maintenant, j’ai un fou rire nerveux. Mais mardi matin, je pleurais comme une conne dans ma cuisine, regardée par 4 paires d’yeux désolés. Pour la suite, ça va faire culcul-la-praline, mais j’assume. C’est en regardant mes enfants et en constatant que je leur montrais un exemple tout nul que j’ai regonflé les voiles. J’ai séché les larmes et j’ai réfléchi à la vitesse de la lumière. Comment réussir à faire ces pis en moins de 10 minutes… J’ai commencé par faire des petits tas de chocolat, mais là encore ça ne ressemblait à rien.

Pis j’ai vu les noisettes torréfiées qui me restaient de la veille et ça m’a fait tilt. Deux minutes plus tard, mes coques étaient surmontées de 4 pis chocolat noisette.

J’ai mis tout ce petit monde dans un plateau verdoyant et j’ai fait la tournée des popottes à tout vitesse : école(s) et crèche. A mon retour, j’ai vu la composition et je me suis dit qu’il manquait un truc. Ca ressemblait un peu à des pis (enfin, très stylisés quand même) mais le thème “vache” n’était pas flagrant.

Je me suis précipitée chez moi pour faire une crème pâtissière rapidos (d’un autre côté, ce n’est pas bien long à cuire). Et je l’ai versée encore chaude dans des petits pots en métal que j’avais dans mes stocks. Une petite paille pour faire joli et aussitôt, mon plat a eu plus de gueule à mon goût.

Après des aléas de transports et un patroami toujours aussi impliqué et adorable, j’ai débarqué à la bananeraie pour déposer ma participation. Honnêtement, je ne faisais pas la maline, j’étais même stressée, on peut le dire…

Mais à ce stade, j’y croyais. J’avais jeté un œil sur les réalisations déjà présentes et je n’ai pas eu l’impression de démériter. Sauf que le verdict est tombé le lendemain… Refus. Les trublions n’ont pas aimé mon gâteau, ou ma candidature d’ailleurs. Ou alors ils ont sûrement préféré celles des 10 autres candidats retenus. Sur quels critères (originalité, bon goût, compétences….), je n’en sais rien. Tout ce que je sais c’est qu’ils ont mis la photo de mes pis sur leur mailing annonçant le nom des gagnants, mais visiblement, juste pour le fun…

Je sais que c’est la vie. Je sais que l’essentiel est de participer. Je sais que rien ne s’arrête et que j’aurais peut-être une autre opportunité. Mais il n’en reste pas moins que je suis bien tristoune. A force de se projeter, ben on finit par oublier qu’en fait, le chemin qui dépend des autres est le plus compliqué (douloureux ?). Je vais reprendre mon bâton de pèlerin et voir où me portent mes pas, ça m’évitera d’être trop subordonnée aux choix d’autrui.

Le plus dur, c’est de savoir que j’ai encore perdu du temps. Pas parce que j’ai fait tout ça, non. Juste parce que gagner ce concours m’en aurait fait gagner plein ;). Enfin, on verra bien où le vent me porte. On dit que Dieu écrit droit, mais sur les lignes courbes…

En attendant, avec le patronami, on s’est quand même régalé au boulot. ^^

 

***

Je finis par un coup de lumière sur un film extra : Camille redouble. J’ai eu l’occasion de le voir la semaine dernière et j’ai adoré !

L’actrice joue avec une finesse et une joie qui m’ont émue à l’infini. Depuis, je repense très souvent à cette histoire qui me berce comme un doudou.
Allez-y, vous ne le regretterez pas !

 

 

Même pas je relis… tant pis pour les fôtes…

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Voir les commentaires

  • Oh mince, je suis désolée pour toi.. :/ j'espere de tout coeur que bientot tu pourras mener a bien ton projet avec ce CAP...
    en tout les cas, chapeau pour tes bonnes idées..
    Bonne nuit
    Elena

  • Arffff il reste des place en bac pro hotelerie dans mon bahut, tu viens? ;)
    Tu m'as bien fait sourire, je me suis tres facilement mise a ta place... Peut-etre parce que le coup de maindu zhom, l'agacement, la colere... J'aurai eu les meme reactions me connaissant.
    Enfin je trouve pas cool la photo des tes gateaux sur les mails alors qu'ils ne t'ont pas garde dans le top ten! J'imagine la deçeption!
    En attendant moi ils me fond bien envie tes gateaux! : :twisted:

  • C'est rigolo car j'ai failli y participer...
    Ce n'est qu'une question de délais Cilou. Un jour où l'autre, sans même finalement trop y croire, tu seras acceptée pour passer ce CAP.

  • Roooooooo trop trop triste pour toi mais ... moi en tous les cas tu m'as fait passer un bon moment de lecture, comme d'hab.
    Les premiers pis en chocolat m'ont fait hurler de rire ! A ce moment-là effectivement, ce n'était pas gagné ! Mais après comment tu t'en es sortie, trop forte !

    Je me suis reconnue à fond au niveau des différentes phases par lesquelles tu es passée.. Je passe toujours par là lorsque je réalise des gâteaux en forme de ???? J'ai très souvent de longs moments de solitude.

    Sinon, sérieux, ton dessert déchire au niveau présentation. On reconnait bien ton côté malicieux. Et je suis sûre que le goût ne devait pas être mal non plus.

    Allez, ce n'est que partie remise !

  • je recommence, je suis désolée pour toi, tu es une fille pleine de ressources ! J'ai trouvé ton idée très originale. Ne te décourage pas, tu y arriveras ! bisous !

  • arghh je suis desole pour toi, j'espere que tu pourras le passer ce cap d'une maniere ou d'une autre en tt cas tes pis sont res jolis et j'y aurai bien goute aussi moi ^^

  • Tu dois leur demander ce qui a pêcher dans ta réalisation. Ne serais-ce que pour t'améliorer...

    Et puis suggère leur de refaire ce concours l'année prochaine et là, tu le bosses à fond. Je pense qu'avec plus de temps et de réflexion tu vas décrocher ce sésame !!

    Sèche tes larmes princesse, ton petit neveu et ta sœur avaient besoin de toi cette fois-ci ;)

  • Tu peux nous faire un gâteau par semaine si tu veux pour t'entrainer (même pas je pense à ma ligne pour toi).... pour le jeudi 21 h !!!!
    Pinaise j'ai mal partout ;-)
    Bonne journée
    Bisessssssss

  • je suis bien desolée de lire ta tristesse, mais je suis en meme temps sidérée que tu puisses considerer que tu aies besoin d'un CAP !! tu vaux bien mieux et je suis sure que tu t'ennuierais ds un CAP !! :o)
    En tout cas, encore bravo pour ta créativité et ta tenacité ! Moi ca m'epate toujours !
    Sylvie la GB

  • Rhoo, désolée pour toi, d'autant que tu en as sué, quoi!
    Pour tes demandes en cours du soir, tu as essayé de leur téléphoner pour savoir pourquoi ton dossier n'est pas accepté? Ca se trouve, c'est pour un truc tout con, en fait!

    J'ai un BEP patisserie, que j'ai eu à 17 ans. Pourtant, j'ai finalement jamais bossée dans cette branche.
    Mais je ne regrette rien, car j'adore cuisiner, surtout niveau dessert et ça m'a appris plein de trucs que j'essaye aujourd'hui avec mes loulous.
    Mais crois moi, tu en apprend autant en essayant les recettes trouvées sur le net. Juste ça te donne un plus niveau techniques et surtout terminologie ;)

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