Gâteau pelote de laine

Ma grand-mère est une rose. Quand l’émotion l’envahit, ses joues s’empourprent et elle relève sa petite tête de colibri avec grâce.
Ma grand-mère est une guerrière. Jamais elle ne renonce à ses combats, même les plus drôles, jamais elle ne cède à la facilité.
Ma grand-mère est constante. Quand tant d’autres vieillissent en virant à droite toute, elle reste fidèle à ses premières idéologies humanistes et généreuses.
Ma grand-même est une fée. Avec trois fois rien, elle réussit à cuisiner des plats qui restent dans les papilles de toute sa descendance.
Ma grand-mère est une pêche. Elle a la peau si douce, si joliment parfumée, qu’on voudrait s’en servir comme doudou les jours de tempête.
Ma grand-mère est une amoureuse. Elle a pour mon papi des regards tellement fiers qui en disent long sur le chemin parcouru, heureux, tendre et complice.
Ma grand-mère est fragile. Elle trotte menu, mange peu et se fatigue vite.
Ma grand-mère est une chouette. Elle roule de grands yeux ronds sur ce monde, sur tous ces écrans, et répète en souriant : “c’est fou, c’est fou”.
Ma grand-mère est un rossignol. Elle connait toutes les airs de la Terre et les paroles des chansons qui vont avec.
Ma grand-mère est un bonbon. Elle a le parfum, le craquant et le bonheur sucré de mon enfance.
Ma grand-mère est un trait d’union. Elle relie tous les membres de ma famille avec un naturel envié de beaucoup et quand elle appelle les siens, tout le monde s’empresse à ses côtés.
Ma grand-mère est une église. Elle a dans son cœur des trésors d’espoir et de prières qu’elle égraine dans un chapelet d’amour infini.
Ma grand-mère est une histoire. La sienne s’enracine dans la nôtre et nous rend plus fort chaque jour.

Ma grand-mère est une pelote de laine. Douce, moelleuse, chaleureuse et colorée.

Ma grand-mère a rajouté une bougie sur le gâteau de sa vie. Cette merveilleuse octogénaire a créé une famille tellement belle… 5 enfants, 15 petits-enfants, 13 arrières-petits-enfants… Et cette folle ribambelle ne fait que commencer. Quand je me suis proposée pour faire le gâteau d’anniversaire, je savais déjà ce que j’allais faire : une pelote de laine. Parce que c’est tout elle. Parce que dans nos placards, on a tous un pull tricoté par mamie. Parce que longtemps, on ne l’a jamais vu sans son sac remplis de pelotes et d’aiguilles. Et puis parce qu’elle est le fil qui nous relie tous.
J’ai recherché sur Internet mais je n’ai rien vu qui me satisfasse. Je ne voulais pas de lancer dans une structure en pâte à sucre. Et puis je savais déjà que mon four ne serait pas facilement disponible ce WE-là. Je suis donc partie sur un dessert de type vacherin. J’avais acheté des meringues, de la glace à la vanille et de la crème de marron. D’ailleurs, je me suis complètement tanquée pour cette dernière. Au lieu d’une crème sucrée, j’ai pris une purée : soit une pâte de châtaignes natures. Bien moins bon, bien moins moelleux…. J’ai du la mélanger avec du lait concentré sucré pour compenser (et pour la délayer aussi, sinon bonjour le truc poufpouf).

Une fois mes ingrédients rassemblés, j’ai creusé à même le bac à glace une tranchée dans la vanille glacée.

Je l’ai fourrée de meringues en remplissant les creux avec la glace prélevée deux minutes auparavant. Vous vous en doutez, il faut travailler vite pour éviter que ça fonde.

Et voilà le travail. On ne voit plus rien du contenu surprise.

J’ai donc renversé le bac sur une plaque en ardoise (merci JérômusCousinus pour cet ancien cadeau de Noël). Et avec le contenu du second bac, j’ai tenté de sculpter une forme de pelote de laine.

En fait, une fois lissé, ça ressemblait plus à une grosse cacahuète. Mon conseil : ne pas hésiter à replacer régulièrement les glaces au congel. Sinon ça devient trop mou, trop liquide même…

Pendant que la cacahuète géante prenait le froid, j’ai préparé la mixture suivante : purée de marron et lait concentré. De votre côté, pour vous simplifier la tâche, une bonne confiture de marron fera l’affaire. La seule chose dont vous devez vraiment vous préoccuper, c’est la texture de la pâte. Comme elle va devoir passer dans un petit trou de douille, le moindre grumeau peut obstruer la sortie et déclencher des jurons en série sur la longue… Et je ne suis pas sûre que ça fasse partie de la recette^^.

J’ai pris une douille ronde de 3/4 mm quand même, donc pas un embout super fin non plus.

Ensuite, je n’ai eu besoin que de patience. Avec la crème de marron, j’ai dessiné les brins de laine de la pelote, bien rangée sous un étuis.

Avec de la pâte à sucre, j’ai quand même fabriqué une étiquette pour souhaiter un joyeux anniversaire à ma grand-mère. Pis parce que sans, mon gâteau ressemblait plus à un gros steak tartare qu’à une pelote de laine 😀 !

Et avec des Mikado (merci à Bénédicte, mon adorable voisine et fournisseuse de Mikado), j’ai planté des aiguilles à tricoter.

Et voilà le résultat. Je ne vous cache pas qu’une fois la photo prise, mon vacherin est retourné au congélateur illico.

Mais dans l’ensemble, je crois que mon dessert a fait son effet.

Joyeux anniversaire petite mamie. Je t’aime fort fort fort !

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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