Made in China : expatriation à Wuhan

J’ai longtemps cherché une façon de vous l’annoncer. Un petit texte drôle, original. Si je faisais une vidéo en stop motion ? Si j’organisais une devinette géante ? Une chasse au trésor. Un poème ? Mieux, une chanson ! Bof. Finalement, je crois que je vais faire simple et efficace, ça me correspond mieux. Alors voilà… L’année de mes 36 ans a l’air de vouloir être pleine de changements, de grandes décisions. Et dans un sens, elles vous concernent un peu.

Pouf pouf pouf…

Je m’en vais. Loin. En Chine pour être précise. Zhom est envoyé au pays du soleil levant pour son boulot et on part avec lui bien sûr.

En décembre dernier, il est rentré avec une étrange annonce : on lui proposait un poste en Chine. Nous avions alors les vacances de Noël pour réfléchir et donner notre décision. Zhom avait été chassé plusieurs fois ces derniers temps pour du boulot super sympa dans le Sud mais j’avais refusé qu’on déménage (je me fiche complètement du soleil moi, ce qui compte, ce sont mes amis et ma famille). Du coup, imaginez la Chine, encore plus loin d’eux… Zhom m’a aussitôt proposé de refuser. Sauf que dans ma tête, ça n’a pas été aussi simple. Refuser un job en France, fastoche. Mais refuser le dépaysement, l’étranger, l’aventure…

J’ai toujours rêvé d’apporter à ma famille un expérience d’expat, qui était la seule raison raison valable pour que j’accepte de m’éloigner mes miens. Oh bien sûr, j’avais plutôt envisagé de m’installer à New-York, à Londres, ou même à Amsterdam, à Barcelone… ^^ La Chine, ça n’a jamais été dans mon top 10 20 50… Mais zhom et moi, on le sait, si on veut s’offrir une parenthèse à l’étranger, les possibilités ne sont pas infinies. On a commencé par regarder les annonces de job en dehors de l’Hexagone. Mais pas évident de postuler pour des postes qui demandent un niveau d’anglais ou d’espagnol supérieur à celui qu’on a (même si on n’est pas nuls). Alors forcément, face à cette offre tombée du ciel (on n’avait rien demandé), on s’est mis à cogiter, peser le pour, soupeser le contre, et au final, on a dit oui. Parce que c’est une chouette orientation de carrière pour mon mec, parce que j’avais envie de développer d’autres projets, et parce que c’est une des plus belles expériences qu’on pourra offrir à nos enfants. Les confronter à autre chose qu’à leurs quotidiens tranquilles de mini-bobos parisiens, les faire voyager, leur permettre d’apprendre une langue étonnante… Nous faire sortir tous les 6 de notre zone de confort. L’école de la vie, c’est ainsi qu’on la définit non ?

Nous partons fin août pour une durée de trois ans. Autant vous dire qu’en ce moment, nous ne sommes qu’administration. Enfin, je suis aussi maman solo parfois car Zhom doit faire des AR vers notre terre d’accueil. On trouve notre rythme, je pense. Pas toujours évident, mais c’est marrant de voir que les enfants sont bien plus souples que nous. Oh on en doutait hein mais là c’est sûr. Ils y sont déjà. Certainement parce qu’ils ne sont nulle part d’autre que dans un pays fantasmé… ^^ Mais c’est toujours mieux qu’un manque de motivation. Au moins, ils sont super enthousiastes et ça fait plaisir.

Zhom aussi est heureux de se lancer dans une nouvelle aventure. En fait, la seule qui a le cœur super partagé c’est moi (je schématise, parce ce n’est pas simple pour Zhom non plus, mais ce n’est pas SON blog ici, hihihi). Un comble puisque c’est moi qui ai poussé au crime ^^ ! Pourtant, si ce départ est source d’exaltation, il est également un peu source de tristesse, de sacrifice, d’inquiétude.

• Je quitte ma famille. Oh on reviendra le plus souvent possible, et les miens viendront me voir autant qu’ils peuvent. Mais quand même… Mes parents, mes frangins, mes frangines, leurs enfants qui vont grandir loin de nous, les nôtres loin d’eux, mes grands-parents qui vont vivre des centaines de leurs derniers jours sans moi, mes tantes, mes oncles, mes cousins, mes cousines, mes beaux-frères, mes belles-sœurs, Eric, Barbara, Lila… Je sais que je ne pars “que” 3 ans, et qu’eux-mêmes, à leur époque (ou même maintenant), ils ont fait des choix similaires. Je sais qu’il y a Skype, les mails, les réseaux sociaux, mais il n’en reste pas moins que ce n’est pas la partie la plus rigolote de cette décision.

• Je quitte mes amis. Les Marie, le Patronami, Pouce, Sandrine, Elsa, Ophélie, Frédérique, Vincent, je ne verrais plus Bénédicte, Mélanie ou Angélica dans les rues de ma ville, ni Mélanie, Angé, Céline, Mona, un peu plus loin, ni les copines des forums, des blogs, les collègues (même les ex collègues ^^)… ce sera difficile de rencontrer mes lecteurs, ou de chercher à voir les nanas dont je suis les blogs… pour faire simple, toutes les personnes que je chérie ou qui m’intéressent. Ben là encore, ce n’est pas la fête du slip. Mais inversement, je me dis que je vais peut-être leur consacrer plus de temps que maintenant via les mails, courrier et autres façons de communiquer ?

• Je quitte mon job. Je démissionne. Je ne vais pas vous la jouer mère courage, mais vous savez, mon job est important pour moi. Malgré 4 enfants, j’ai toujours travaillé, pas de congé parental, c’était inenvisageable dans ma tête. Du coup, je vais passer d’un rythme très soutenu à un gros vide. Je vais laisser ma reconnaissance sociale, mon ambition en mode Pause pour trois ans. Et je vais être au chômage en rentrant. Je sais que beaucoup adorerait avoir cette opportunité, et moi aussi je vois bien les avantages de bichonner ma famille quelques temps. Mais disons que ça ne figurait pas dans mes perspectives immédiates de développement personnel ^^ ! Et je vous assure que ça me fiche un coup. Sans parler qu’au boulot, depuis que j’ai pris ma décision, les choses bougent dans un sens qui s’annonce super intéressant et que je vais donc passer à côté de plein de nouvelles expériences. Pour ces mêmes raisons, je crois que le Patronami a un peu les boules aussi même s’il n’est qu’encouragement et compréhension. Je me répète, ce n’est pas la mort du petit cheval, mais une partie de moi sait que j’ai mis un coup de pied dans pas mal de projets pro. Après, nul ne sait de quoi est fait l’avenir. C’est peut-être un mal pour un bien. A moi de savoir rebondir :).

• Je m’inquiète pour mon blog. Vais-je réussir à le poursuivre sans mes outils, sans mon matos, sans mes adresses accessibles ? Je ne veux pas faire Ciloubidouille en Chine, mais je vais quand même devoir me débrouiller avec ce que je trouverai sur place :). Tout le monde me dit que je vais dénicher des myriades de choses à bricoler et je veux bien les croire. Néanmoins, en attendant, je me pose des questions sur la praticité de mon quotidien de bidouilleuse. Cet inconnu ne me rassure pas.

Parler que des aspects négatifs ne serait cependant pas juste, car il y a des tas d’aspects positifs à ce départ. Moi qui cherche toujours à me renouveler, c’est une occasion en or. J’ai listé quelques projets à mener à bien (en fait, il y en a plein d’autres sur mon petit cahier, mais chuuut, c’est mon jardin secret).

• En Chine, il faudra que je travaille sur mes blogs. Réfléchir à leur donner une nouvelle dynamique, améliorer l’existant et peut-être me fixer des challenges : apprendre à faire des jolies photos, refaire le design de mon blog, me créer une signature visuelle, lancer une version anglaise de Ciloubidouille, publier davantage, mieux entretenir mon réseau. Ça n’a l’air de rien, mais y a de quoi m’occuper.
  Objectif : revenir au bout des 3 ans et regarder si oui ou non je peux vivre de mon blog. Pas tant par des billets sponsos (il en faudrait trop) que par des piges à gauche et à droite, des partenariats. Ça va être intéressant de se confronter à cette réalité et se donner les moyens de ses ambitions.

• J’ai le projet ambitieux d’écrire un livre. Oh pas un livre de blogueuse où je mettrais en forme le contenu de mon blog, ni un livre de maman où je donnerai des conseils, car des tas de filles plus compétentes sont passées avant moi sur ce créneau. Non, moi j’ai envie d’écrire une histoire pour adulescents. Bien sûr, là aussi des tas d’autres filles compétentes ne m’ont pas attendues, mais tant pis, je suis déjà plus motivée ^^ ! Pour vous dire la vérité, ce livre est déjà bien avancé. Mais si on part du fait que le travail est une activité chronophage, je devrais être plus efficace sans mon job à entretenir ^^. Enfin, je l’espère. Actuellement, j’écris dans le métro, 15/20 minutes le matin, 15/20 minutes le soir. Je vous assure que ce n’est pas la meilleure façon d’avancer et de rédiger de manière hyper construite. J’ai souvent l’impression de faire un cadavre exquis avec moi-même. On a déjà vu plus abouti comme manière de travailler.
  Ça pourrait être un projet secret, comme il l’a toujours été. Mais si je vous en parle, c’est pour me booster. Un peu comme une liste de to do publique, scrutée par X témoins. Un engagement virtuel. Oki, il n’y aura pas de Tsunami si je ne réalise pas ce projet. Juste une grosse déception personnelle, ce qui n’est pas loin d’être très moche aussi ^^. Mais si vous m’attendez au tournant de ces 3 ans en me disant “Alors ? Tu en es où ?”, il est possible que ça me motive.

• Rien à voir avec la choucroute, mais je le note aussi ici. Quitte à faire un billet personnel, autant y aller jusqu’au bout. Je compte mettre à profit ces trois années pour faire un pacte de non agression avec mon corps. Lui permettre de retrouver la mobilité d’autrefois en perdant quelques kilos, mais SURTOUT lui promettre d’apprendre à manger normalement. Dans la même lignée, me mettre au sport. C’est dit. C’est écrit.

Voilà pour les objectifs persos. Je termine par le contre-coup de cette décision : le temps qui file trop vite. J’ai envie de faire des tas de choses, de profiter des gens avant mon départ… Pour l’essentiel, pas la peine que je vous explique, bichonner la famille, les amis, etc… Mais y a aussi des trucs débiles :D. Les trucs sur lesquels je trainais, à la cool, et qui me semblent super urgents maintenant. Genre j’aimerais manger dans tel restau. Aller dans telle boutique. Visiter telle ville. Tester telle chose. Pis prendre le temps de manger avec des gens d’Internet que je ne connais pas bien mais qui m’intriguent/m’intéressent.
Pour ne parler que des blogueuses (mais il y a plein d’autres gens que je voudrais rencontrer qui n’ont pas forcément de blog), ça va être compliqué. Je ne suis déjà pas bien intégrée dans des tas de communautés parce qu’on ne me considère pas comme une blogueuse Maman, ni une blogueuse Mode, ni une blogueuse Cuisine, ni une blogueuse coiffure/voyage/politique/littéraire/sportive… On me case dans les Bricoleuses, mais sans avoir le charisme et la beauté toute professionnelle des Stars du DIY. Chuis pas beaucoup invitée dans les événements, bref… Tout ça pour dire que pour rencontrer les nanas que je lis, faut utiliser son bâton de pèlerin. Ça demande du temps et un culot qui ne m’est pas évident.
J’ai toqué à la porte quelques unes, mais elles n’ont pas bcp de temps non plus, alors au bout de 2/3 relances, je laisse tomber. Je ne suis pas super forte au “Salut, tu veux être ma copine ?”. Pourtant, mon prochain éloignement fait que l’envie d’être quand même la copine monte. Je me dis bêtement que ça me permettrait plus facilement de garder un lien. Crétin ?
J’ai peur que mon départ en Chine fasse un gros vide dans mon réseau d’amis ! Pas les vieux de la vieille hein, ceux-là ils ont intérêt à faire acte de présence, mais les tout neufs. Ceux avec qui je cause sur Facebook, Twitter, ou par mail… Loin de yeux, loin du cœur… ^^ Enfin rien de grave non plus.

Enfin voilà, j’ai pas mal papoté même si je n’ai pas dit le quart des trucs qui me traversent la tête. Je vais arrêter-là. Vous savez l’essentiel. La famille Ciloubidouille part en Chine pour trois ans. Et c’est la fête !

PS : j’ai une question quand même. Je compte bien raconter un peu mon quotidien là-bas, mes voyages, etc… Mais je m’interroge sur la façon de le faire. Est-ce que j’intercale des articles touristiques entre mes articles de bidouille ? Est-ce que je crée un troisième blog ? Est-ce que je rajoute un onglet sur Ciloubidouille dédié à ce périple ?
Vous avez une idée ? Des exemples de blogs avec la même problématique pour m’aider ?

 

Edit :

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

• Pour me soutenir : liker, commenter, partager mes contenus. Et puis, si le cœur vous en dit, commandez mes boxes créatives surprises quand elles sont en vente.
• Pour muscler votre créativité, venez participer à mes journées atelier !
• Pour travailler avec moi, si vous êtes une marque responsable, contactez-moi par mail.
• Pour vous former en création de contenu, en réseaux sociaux, en créativité, voici les informations.
• Pour recevoir un vendredi sur deux dans votre boîte mail mes éditos créatifs, mes recommandations livres/podcast ainsi que mon actualité, abonnez-vous à ma Newsletter.

Je veux recevoir la Ciloubinews !