Transformer une orange en photophore pour Noël

Si vous me suivez sur Facebook ou Instagram, vous avez dû voir passer une photo d’orange en photophore, réalisée par ma grande fille de 15 ans. Il devait être 22h, son père et moi étions sur le canapé en train de regarder The young Pope (une série pas mal avec Jude Law et Cécile de France) quand elle a déboulé, avec son petit air concentré. Elle voulait réaliser un truc et c’était maintenant. Elle a demandé à son père s’il voulait un jus d’orange et comme celui-ci est un peu au bout de sa vie (= il a une angine), il a accepté comme on accepte d’aller à Lourdes, sur les genoux, avec gratitude, bénédiction et espoir de guérison…

10 minutes plus tard, il avait sa dose de vitamines et nous admirions l’orange en photophore que MaëllePrincesse avait réalisée. J’ai souri, pour un tas de raisons. Déjà parce que j’adore les lumières. Autant une bougie toute bête ne m’embarque pas forcément, autant les reflets, les ombres, les trous qui brillent comme des lucioles, les jeux dansant de la lumière… ça me fascine !

J’ai souri surtout en regardant ma fille. Vous me dites souvent que la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre, mais en fait, moi, je n’observe pas tant les ressemblances que les forces qui me plaisent chez elle. Parfois je les partage, c’est vrai, mais c’est le propre des familles (de jedi) non ? On est cohérent. Hier, ce que j’ai vu, ce que j’ai aimé, c’est son urgence de faire. Elle avait vu un truc qui lui plaisait et elle a enquillé directement sur sa réalisation.

C’est précisément ça qui m’a plu. Le fait qu’elle transforme, qu’elle ne se contente pas de rêver sa vie. Ça ne lui a pas pris plus de 10 minutes, mais ces minutes sont de celles qui structurent les âmes, de celles qui sont dans l’action, l’énergie, de celles qui cochent des cases dans les listes de nos envies. Ces minutes font la différence dans qualité d’une vie.

Si c’est ça que je lui lègue, cette urgence de réalisation, cette passion de faire, alors c’est chouette. Elle pourra se tailler toutes les flèches qu’elle veut et partir à la chasse de son bonheur. La force est puissante dans la famille et cette jeune fille a tout en elle pour devenir maître Jedi.

En attendant, ce matin, j’avais aussi l’envie contagieuse d’avoir mon orange en photophore. Alors j’en ai réalisées à mon tour.

Première astuce : le découpage. Comme ça, initialement, j’aurais bêtement pressé mes oranges et récupéré les moitiés des peaux pour faire ma bricole. Sauf que je me suis rendue sur Pinterest et j’ai vu une façon de faire différente, qui m’avait l’air bien plus glamour. Et moi, le glamour, c’est ma vie…

Donc, on prend un couteau pour fendre l’orange sur 5mn de profondeur (celle de la peau en fait).

Ensuite armée d’une grosse cuillère, j’ai décollé la peau en glissant le rond de la cuillère entre la peau et le fruit.

Et là… tadammmm… La gloire. La beauté. L’amour. Regardez cette orange parfaitement scalpée, sans trace de combat, sans jus d’énervement ! Je suis joie. Je suis perfection. Je vis dans Pinterest. Non, je SUIS Pinterest ! Mieux… ELLE est pinterest. #TeamAlainDeloin

Rebelote pour l’autre hémisphère. Même technique, même succès, même folie. Rondade dans mon salon.

Ça valait bien une photo artistique. Ou trois.

Je m’emporte je crois…

Pour faire avancer néanmoins le projet “Orange en photophore”, je dois revenir vers du plus trivial et sortir l’emporte-pièce. Vous allez me dire, mais pourquoi ?

Comme on met une bougie à l’intérieur de l’orange, si on ne veut pas qu’elle s’éteigne, il faut bien une entrée d’oxygène (#Cen’estpassorcier #maisOuiJamie). Alors vas-y que j’écrabouille l’emporte-pièce fleur à l’aide d’un pilon.

Et re tadaaaammmm ! C’est jouuuliiii ! Pis vous pouvez garder la fleur pour décorer le sapin ou la rajouter à un pot pourri. Je n’ai pas les photos du découpage des autres oranges, mais vous allez le voir, j’ai utilisé des emporte-pièces plus petits.

En hommage à Johnny, j’ai allumé le feu.

Ah que rien que comme ça, c’était chouette !

Avec leurs couvercles, les oranges avaient quand même une toute autre allure.

Mais la magie a commencé quand l’obscurité est tombée. Il y a plein de phrases un peu culcul qu’on croise régulièrement : “sans obscurité, il n’y a pas de lumière” ou “Au lieu de se plaindre de l’obscurité, mieux vaut allumer une lumière”… Moi je crois à la combinaison des deux. Il n’y a pas de lumière plus jolie que celle qui brille dans le noir. Un feu de joie sera toujours plus brillant, convivial et magique dans la nuit… (surtout si il y a des chamallows).

Le truc qu’on remarque assez vite et qu’ils ne précisent pas dans Pinterest, c’est que le feu ça brûle. Alors l’orange en photophore fleur, ça a été car l’ouverture était grande. Mais les deux autres ont morflé et ont grillé par endroit. Donc je conseille de faire des grands trous, c’est mieux !

Pis ça ne gâche rien, c’est joli pareil. Ce qui me plait, c’est le côté galactique de la peau d’orange. On dirait des voies lactées luisant comme des braises.

Bref… la magie non ? Je comprends que ça ait plu à ma fille. Ça a séduit tout le monde d’ailleurs, mes autres enfants, mon amoureux et vous tous visiblement.

Il me manque quelques boules de cristal ^^ ! #dragonballjoke. Et vous avez vu, les oranges avec des petits trous ont un peu grillé.

Je ne sais pas pour l’hiver, mais Noël arrive mes amis !

Aujourd’hui, c’est la Sainte Lucie qui pour les catholiques et les protestants marque le début de la période de l’avent. Il y a quelques siècles de cela, c’était une grande fête. Maintenant elle est surtout célébrée dans les pays scandinaves (à cause de l’obscurité peut-être justement ?) et en Italie. C’est la fête des lumières (Lucie, vient du latin Lux, la lumière), l’équivalent de ce qui peut se faire à Lyon le 8 décembre, sauf que ces pays ont choisi la bonne date.

Car à partir de ce soir, le soleil se couchera plus tard (même si les jours vont continuer de se raccourcir encore un peu). Dans les contrées qui aiment cette fête, il y a des marches de nuit avec une jeune fille (Lucie) qui défile, couronnée de fleurs, en longue robe blanche, une bougie à la main. C’est sensé éloigner les êtres maléfiques, particulièrement vivaces en cette nuit sombre. Les amis, les étudiants se retrouvent une dernière fois avant de partir chacun rejoindre leurs familles pour Noël.

Je vous raconte tout cela sans être experte, la religion et moi, ça fait deux. Mais j’aime bien me renseigner sur les croyances, les traditions, les contes, les légendes. J’y trouve toujours du joli. Je me dis même souvent que la foi devrait s’arrêter là. Des lumières et des prières. Et comme le chantait le père Duval, le Ciel doit se faire sur Terre avec nos bras. Nous sommes responsables de notre bonheur, qu’on l’appelle le paradis, le nirvana, le jardin d’Eden, les champs Élysées ou Janna…

Fasse que Lucie éclaire vos maisons, que l’odeur de cette orange en photophore, que vous taillerez peut-être à votre tour, vous ravisse et que les lumières si belles qui en jaillissent vous enchantent cette nuit et les suivantes.

Et voilà notre orange en photophore

Et puisqu’on parle d’orange, si le cœur vous en dit, vous pouvez relire ce vieil article qui explique comment faire des oranges séchées.

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Pour ceux qui ne me suivraient pas ailleurs qu’ici, je vous montre mon dernier dessin. Vous pouvez l’utiliser si vous le souhaitez pour illustrer une carte de vœux, si il vous plait, tant que ça reste à usage privé :).

Et voici la vidéo de sa fabrication, via l’application Sketchbook

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