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Stage de permaculture : avis et pensées permacoles

La permaculture, vous en avez forcément entendu parler. C’est une façon de jardiner (et de vivre) qu’on pourrait dire à la mode (et c’est 1000 fois tant mieux). Vous allez voir que ce concept est plus puissant qu’une tendance… La permaculture est une façon de penser l’humanité et la nature comme un tout. L’adjectif associé est permacole, on parle de potager permacole par exemple.

Pourquoi j’écris sur le sujet ? Et bien, en juin dernier, je me suis offert une semaine en solo pour participer à un stage de permaculture. C’était au sortir du confinement et j’avais une envie folle de me retrouver seule. Alors seule, je ne l’ai pas été stricto sensus hein… Mais j’ai laissé ma grande famille à Paris et j’ai pris le train, heureuse de découvrir la biovallée de la Drome et plus précisément l’écolieu de Jess et Sam, des amis à la tête du projet de l’Oasis de Serendip.

L’université des alvéoles

Le stage a eu lieu dans un autre écolieu : L’université des alvéoles. Il est situé à 15mn de Crest, à Cobonne. C’est François Goldin qui a animé le stage en compagnie de Samuel Bonvoisin.

L’université des alvéoles est un centre de formations. Vous trouvez forcément un thème en permaculture, en jardin forêt, en design qui pourra vous inspirer et vous motiver. Moi j’ai pris le stage sur la gestion d’un potager à la sauce permacole. Ou comment ramener du biomimétisme dans mes tomates et mes courgettes :).

Déjà, le cadre est sympa non ?

Il y a pire comme endroit pour apprendre des choses et travailler sur soi :).

Le stage de potager en permaculture alterne des moments théoriques et des moments pratiques. Les cours ont lieu sous l’immense serre quand la température le permet ou à l’extérieur sous une sorte de chapiteau aéré.

Voici le chapiteau en question. On y prend aussi ses repas.

L’accueil est auto-géré. Donc vous apportez vos repas, vous faites la vaisselle, vous laissez les choses propres derrière vous quoi :).

Les toilettes sont sèches et dans la nature. Les douches solaires. Moi j’aime bien mais je préfère prévenir, ça peut déstabiliser si vous n’avez pas l’habitude. Eux essayent d’être cohérents et d’avoir le moins d’impact négatif sur la planète :).

Interlude

Avant de vous faire mon compte rendu de ce stage en permaculture, j’ai envie de vous raconter un petit truc.

Tout a commencé par ces photos. Je venais d’arriver à l’Oasis de Sérendip, qui est un écolieu entouré de champs immenses.

Avant d’aller roupiller, je me décide à faire une petite promenade du soir, dans les chemins avoisinants. J’ai pris plein de photos, toute éblouie que j’étais.

Je me souviens m’être dit que c’était une chance d’avoir ces paysages si beaux autours de soi, cette nature.

Regardez-moi ces champs de blé, avec le coucher de soleil en arrière plan. J’étais bien vraiment. Je sortais de confinement et j’étais heureuse de ma solitude, heureuse de me trouver en pleine campagne. C’était clairement ce qu’il me fallait et je me sentais comme en cohésion avec les plantes, le ciel, les insectes…

Une Cilou fatiguée et apaisée en même temps. Je vous raconte cela car à la fin de mon stage de permaculture, je me suis retrouvée devant ces champs à nouveau. Et mon regard avait radicalement changé. Je vous en reparlerai à la fin de l’article, parce que sinon, vous n’allez pas comprendre mon processus de pensées.

Oui, c’est un peu un teasing de foufou ^^ !

 

La permaculture ou le respect du vivant

Et si on parlait permaculture maintenant. Qu’est-ce qu’on rassemble là-dedans ?

Le mot permaculture vient de la contraction de deux mots anglais : “permanent agriculture. Je ne vous traduis pas hein… Après, ce n’est pas simple à définir en peu de mots (même si ça sous-entend qu’on est en train de bosser à une agriculture qui va durer dans le temps). Ça rassemble une vraie philosophie de vie, une vision globale. La permaculture prend la nature pour modèle et cherche à reproduire des installations durables, respectueuses de l’environnement mais également de tout le vivant, humains et animaux inclus.

 

Avoir un potager en permaculture, c’est avoir un jardin en permaculture, c’est avoir un esprit en permaculture… Il n’y a pas de frontière. Quand vous allez jardiner, vous n’allez pas simplement bosser pour récolter de bons légumes. Vous allez aussi travailler pour votre sol, pour attirer la biodiversité.

Concrètement, pour un jardinier, c’est une façon radicalement différente de cultiver ses légumes. Ici, pas de produits chimiques, un travail de la terre limité au minimum, une couverture systématique des sols, une gestion réfléchie de l’eau, une sélection intelligente des plantes en fonction de son environnement, un recyclage des déchets verts…

Pendant le stage, on va passer en revue tous ces points. C’est vraiment dense. Je n’ai pas retenu le quart du tiers. Mais je suis repartie avec un état d’esprit engagé et motivé. Finalement, c’est l’essentiel pour avancer.

Pour cet article, je vais rassembler quelques points fondamentaux pour tenter de mieux faire passer les concepts de la permaculture.

Le paillage ou le geste permacole minimum

Je crois que c’est la phrase qui me sera le plus restée : de la même manière qu’on ne laisse pas bébé dans un coin, on ne laisse pas un sol à nu (pardon pour la ref, je n’ai pas pu m’empêcher ^^).

De la terre nue, c’est de la terre “visible”. Normalement, tout doit être recouvert parce qu’on appelle un paillage. Comme son nom l’indique, le paillage peut être composé de paille donc. Mais pas uniquement.

Vous pouvez pailler avec

  • vos tontes de gazon, qui sont riches en azote (l’idéale est de les laisser sécher néanmoins quelques jours avant utilisation).
  • des feuilles mortes broyées
  • des fougères
  • ou n’importe quelle plantes riches en nutriments : ortie, consoude, bourrache, bardane…
  • vos “mauvaises herbes”. Maintenant, quand je désherbe à la mano, je laisse la plante à même le sol.

Idéalement, on paille du printemps en automne.

Pourquoi on paille ?

Pour plein de raisons, la première étant celle de réduire l’arrosage. On dit qu’un paillage divise par deux les besoins en eau, car il réduit l’évaporation et garde la terre humide plus longtemps. Plus tu pailles, moins tu as besoin d’arroser. Il parait qu’à 30 cm de paille, tu n’as plus besoin de rajouter de l’eau. Bon, tu ne peux plus planter des salades non plus, car elles ne sont pas prêtes d’atteindre le sol ^^ !

Mais cette action enrichie également le sol (d’où le choix du paillage) et limite les herbes indésirables. Enfin, elle permet de favoriser la vie des insectes et des micro-organismes.

Quid du compost :

Je fais un aparté compost dans la rubrique paillage, car c’est potentiellement lié. Souvent on choisit un mauvais emplacement pour son compost. Idéalement, il devrait être au centre du potager, voire servir de sol à des plantes comme les courges et autre cucurbitacées. En permaculture, on cultive souvent sur butte, qui est un monticule de terre fertile, car ça permet de cultiver sur des terres difficiles. C’est du boulot au départ, mais ensuite l’entretien est faible et la production importante.

Revenons au compost. Moi je l’ai mis à l’opposé de mon potager, car j’ai privilégié mes trajets compost/cuisine. Du coup, il fertile un coin stérile/inutilisable de mon jardin, c’est ballot.

Les permaculteurs ne font d’ailleurs pas forcément de compost. Les déchets végétaux sont déposés directement au pied des plantes. Ils soulèvent le paillage, répartissent les déchets verts sur le sol et reposent la paille. Ça camoufle le côté inesthétique et ça apporte un amendement organique de qualité. On appelle ça le compostage de surface.

Et les engrais verts ?

Plein de permaculteurs préfèrent se passer de paille et recouvrent leur sol d’engrais verts, dont certains peuvent être comestibles ! Par exemple, entre une allée de poireaux, on peut planter des épinards. C’est une plante couvrante, qui saura enrichir le sol et votre estomac !

Vous pouvez aussi opter pour de la moutarde blanche, de la facélie, du trèfle…

Intervenir le moins possible dans le sol :

C’est un des trucs qui m’est le plus compliqué à appliquer, je ne sais pas trop pourquoi. Pour moi, un potager, c’est une terre fraichement bêchée, sans mauvaises herbes, avec des légumes bien alignés dans des emplacements délimités très facile à comprendre pour mon cerveau. Le coin carotte, le coin tomate, le coin radis, etc…

En permaculture, on ne retourne pas le sol. Au mieux, on l’aère avec avec la fameuse grelinette, outil emblématique du permaculteur. Je suis à deux pieds dessus sur cette photo.  Elle permet sans trop d’effort d’ameublir la terre, même si celle-ci est paillée. En gros, tu enfonces ses dents dans la terre et puis d’un mouvement de va-et-vient avec les manches, tu écartes la terre. Puis tu recommences quelques centimètres plus loin, un peu comme quand tu piques le fond d’une pâte à tarte avec ta fourchette :).

Et pourquoi on ne bêche pas ?

Pour respecter le sol. La terre, c’est une sorte de 1000 feuilles. Chaque couche a ses spécificités, ses atouts, ses habitants. Quand tu retournes la terre et bien tu mets tout ce petit monde sens-dessus-dessous. Tu bouleverses un équilibre essentiel à la biodiversité, tu perturbes la vie microbienne et c’est maaaaaal ! Je rigole, mais clairement, c’est contraire au bon sens.

Alors on ne bêche jamais ? Disons qu’on évite au max mais si tu te lances dans une première culture, dans un espace qui a une terre très compacte ou argileuse, ben tu peux la bêcher pour l’enrichir, l’aérer et l’ameublir. Mais si ce n’est pas le cas, la grelinette (ou la bêche utilisée dans ce sens) suffit.

Associations de plantes

La permaculture est souvent résumée à ces deux astuces : soit la rotation des plantes soit l’association de culture.

L’association des cultures :

L’idée est simple : on fait pousser côté à côté des plantes pour qu’elles partagent leurs bénéfices mutuels. On appelle ça du compagnonnage.

L’exemple le plus connu est celui qu’on désigne comme la Milpa : haricots + courges + maïs. En gros, le maïs pousse vite, il sert de tuto aux haricots et la courge prospère au pied de ces géants. Le système racinaire des ces trois plantes cohabite sans souci. Bref, des super colocs :).

Mais pas de magie. Si tu plantes tout en même temps et que le haricot monte avant le maïs, ça peut foirer. Si tu as utilisé des graines qui habituellement ne se sèment pas à la même époque, ça peut foirer. Et puis si tu as semé à la volée et que la composition n’est pas idéale, ça peut foirer. Ce n’est pas une question de pouces verts, c’est simplement une connaissance et un coup de main à adopter.

Après il y a des associations qui misent sur d’autres sortes d’entraides : si tu mets des plantes aromatiques en bordure de tes platebandes, tu peux faire fuir certains ravageurs qui sont rebutés par l’odeur. Pareil, la carotte et le poireau sont des bons copains car ils éloignent les parasites de l’autre.

Enfin, il y a aussi des associations de bon sens. On peut planter des salades sous des choux car les salades adoreront l’ombre de leurs grandes feuilles.

 

La rotation des plantes

Les permaculteurs ne la pratiquement pas tous, mais j’en parle quand même. En gros, c’est l’art de jamais cultiver un légume deux années de suite au même endroit. On fait tourner les emplacements afin d’éviter au sol d’être appauvri. Il existe des tableaux plus ou moins complexes qui peuvent vous aider si vous voulez mettre en place ce système :).

En bonus, cette pratique limite aussi de façon naturelle la prolifération de certaines maladies ou indésirables.

Gestion de l’eau en permaculture

Quelle eau utiliser ? Quelle quantité ? Quand arroser ? Comment arroser ?

Je ne vais pas répondre à tout, car la gestion de l’eau est un sujet très complexe, qui dépend de plein de choses. Mais l’objectif final reste le même : économiser l’eau !

Ce que j’ai retenu, en vrac :

  • Il faut arroser le matin ou le soir, mais si c’est le soir, pas trop tard histoire que les plantes aient eu le temps d’assimiler l’eau. Si elles restent trempées la nuit venue, ça favorise les microbes / maladies.
  • On évite d’arroser les feuilles, on vise les pieds des plantes, justement pour éviter les maladies.
  • L’idéal semble être un système de goutte à goutte, réglable en quantité et en durée. L’avantage du goute à goute, c’est que tu peux l’ajuster en fonction des besoins de chaque plante.
  • Enfin, si on n’a pas un sol trop sableux, je crois qu’il vaut mieux arroser copieusement et moins souvent, afin de favoriser un enracinement en profondeur.

La mare permacole

Dans la liste des trucs importants du permaculteur, il y a la mare qui participe à l’écosystème du lieu. Elle permet d’accueillir d’autres animaux ou insectes, qui sont attirés par ce plan d’eau. Pour que toute cette faune continue à la bonne forme du potager, il faudrait idéalement que la mare en soit proche.

Ça me tente mais je n’ai pas le jardin pour. Ce sera pour une autre vie.

Quid des mauvaises herbes et des nuisibles ?

Déjà, en permaculture, on ne parle pas de mauvaises herbes ni de nuisibles. Tout le monde a un rôle à jouer. La phrase qui va bien c’est : “le problème est la solution”.

En gros, quand on se retrouve face à une invasion de pucerons, avant de chercher des solutions d’éradication même naturelles pour les déloger/tuer, on se questionne. Pourquoi sont-ils là ? A quoi peuvent-ils me servir ? On tente ce qu’on appelle une gestion holistique du phénomène en enquêtant sur le problème pour dégager des solutions.

Pourquoi sont-ils là ?

Connaitre son ennemi est la clé :). Alors pour chaque bestioles ou herbes qui nous embête, on cherche les raisons de sa présence. Après tout, si ils sont là, c’est qu’ils s’y plaisent, alors autant comprendre ce qui les attire. Dans le cas du puceron, il semblerait qu’ils aiment les terres azotées. Si vous avez enrichi votre terre avec du purin d’ortie ou du fumier de cheval ou si elle est naturellement pleine d’azote, alors vous avez un hôtel à pucerons.

Il y a aussi des explications qui nous dépassent. Je vous parle du réchauffement climatique et la diminution du gaz carbonique ? Les plantes ont dû inventer des stratégies pour vivre avec moins de ressources. Au lieu d’avoir des cellules bien épaisses, elles produisent des parois plus fines. C’est une aubaine pour les pucerons et d’autres parasites (je vous la fais courte).

Enfin regardez aussi la plante qui l’héberge car les pucerons du rosier ne sont pas les mêmes que les pucerons du sureau. Autant chercher les solutions contre les bons habitants :).

A quoi me servent-ils ?

Les pucerons comme d’autres insectes colonisateurs ou des mauvaises herbes racontent forcément une histoire intéressante. Leur présence me donnent des informations précieuses sur mon potager/jardin. Moi je suis envahie par les chardons par exemple. C’est le signe que ma terre est fertile, donc une bonne nouvelle :). A moi de trouver des solutions pour qu’ils ne soient pas les maitres de mon potager, en plantant d’autres plantes couvrantes, comme le trèfle, qui ne me pose pas de souci et qui est un super copain des insectes pollinisateurs.

Les pucerons attirent d’autres insectes qui eux sont des alliés du jardinier. Sans pucerons, pas de coccinelles ni fourmi par exemple :).

Quelles solutions naturelles ?

Si on est envahi, on peut néanmoins réagir.

  • Anticiper le problème : par exemple, semer des fèves en automne. Elles sont les premières à pousser au printemps, attirant les pucerons. Les prédateurs naturels des pucerons auront le temps de venir s’installer avant que le reste du potager se mette à pousser à son tour.
  • Attirer les alliés du jardin : coccinelles, carabes, perce-oreille, hérissons, lézards, chauves-souris, oiseaux… en leur construisant des abris et des cadres propices à leur développement.
  • Semer d’autres plantes attractives autour. La capucine est connue pour attirer les pucerons. Peut-être changeront-ils de crémerie ?
  • Le savon noir pulvérisé les étouffe, si on en est à un stade où la prolifération est vraiment trop importante.
  • De manière préventive, pulvériser du miel dilué (10 gr pour un litre) car ça fait croire à la plante qu’elle est envahie de pucerons et ça lui fait mettre en place son propre système de défense naturel. Attention, ça affaiblit la plante.

Bref, vous pigez le truc. L’idée n’est pas de détruire les pucerons, les fourmis ou je ne sais quelle mauvaise herbe. C’est d’emmagasiner de la connaissance pour déjouer leur présence. Tout le monde est utile… en bonne quantité ^^ !

Quel est le bon moment pour se lancer dans le potager permacole ?

Est-ce trop tard ?

Pour répondre à cette question, je vais reprendre la blagounette de Samuel, notre jeune et sage permaculteur, qui me revient souvent à l’esprit. Quand on lui demande “Quel est le meilleur moment pour planter un arbre ?“, il répond :

“Ben, il y a 30 ans…”
“Super… Et sinon ?”
“Ben maintenant…

En gros, il n’y a pas de bons ou de mauvais moments (moi je crois plutôt aux rencontres et aux gens qui te tendent la main si tu es un scribe ^^). Il y a toujours des choses que tu aurais dû faire avant pour préparer ton terrain, ta terre, tes plantes… Mais si on s’arrête à ça, on n’avance jamais. Oui, on aurait dû planter un arbre il y a trente ans. Mais oui, il faut le planter maintenant quand même, si on ne l’a pas fait, sinon il ne se passera jamais rien dans l’avenir.

C’est pareil pour le potager. C’est pareil pour tout. Je reprends souvent ce même argument à mes clients quand je les coach sur le projets pro. Ils me disent

  • C’est trop tard“,
  • Il y a trop à faire“,
  • Je ne sais pas faire ça“.

Et moi je leur réponds :

  • “Il n’est jamais trop tard pour celui qui veut récolter un jour. C’est le moment de planter au contraire, ne rien lâcher“.
  • Il y a du boulot oui, pour faire grandir un business, alors c’est le moment de se mettre à planter de manière maline…
  • Tu ne sais pas encore le faire mais si tu te jardines, tu vas pousser et grandir en compétence…“.

C’est maintenant !

Vous voyez l’idée ? Le bon moment de se mettre au potager, c’est quand on en a envie. Et la bonne façon de commencer un potager ? Ben c’est de commencer. On apprend en marchant.

Ensuite, ben on s’adapte à notre réalité, à la saison, on est patient et on se fait confiance sur la durée.

Enfin l’astuce est de commencer petit ! La permaculture est un vaste domaine. Ne partez pas dans des projets simultanés de poulailler, de bassin dé-pollueur, d’apiculture et d’immenses vergers si vous débutez… La technique des petits pas permet de tenir sur la durée, de rectifier au besoin et de s’améliorer par l’expérience.

Voilà pour quelques rudiments de permaculture. Et encore, je n’ai pas abordé la permaculture humaine qui pose la question de l’homme dans tout cela. Je ne me sens pas assez fortiche encore pour en parler. Mais ça m’intéresse grandement. Presque plus que tout cela !  Ce sera pour un autre article :).

Je vous fais visiter le lieux de mon stage à la place ?

Je vous avais laissé par là, cette jolie vallée verdoyante.

 

Table à semi de compet !

La première chose que tu vois quand tu rentre dans la serre, c’est cette immmmense table à semis. La jalousie dans leur jacuzzi mais bon, c’est leur métier, faut qu’ils dépotent !

C’est beau non ?

Il est possible de venir faire des achats d’ailleurs. Ça donnerait envie de repartir avec un peu de tout…

Le clou du spectacle, c’est cette pompe à eau qui irrigue toute la table progressivement. La table à semi étant légèrement penchée, ils ont placé les plants les plus consommateurs d’eau en haut et ceux qui sont plus frugaux à la fin.

Magique !

Quand les bébés plantes sont prêts, ils peuvent aller rejoindre les copains au jardin.

Autre truc sympa : la serre dans la serre.

C’est une pouponnière, un endroit où l’on installe les semis les plus délicats pendant les premiers jours, ainsi que les plantes qui ont besoin de beaucoup de soins. Il y a une masse d’eau (cuve) dans cet espace qui permet de maintenir une température stable, même pendant les gelées hivernales ou les grosses chaleurs estivales.

Truc cool, on peut prendre sa douche dans la serre :).

Au potager permacole

Quand on ne bosse pas sous la serre, on est à l’extérieur.

Il y a de la place et du boulot pour nous :).

On met en application la théorie et on aide également à poursuivre leurs chantiers.

Rien de tel que de voir les choses pour mieux les comprendre et poser toutes nos questions.

 

Certains semis poussent à l’extérieur. Tout n’est pas en serre.

On peut tout goûter ! Mioum !

Dans l’ensemble, les copains du stage ont plus bossé que moi ^^ ! J’avais envie de prendre des photos, de regarder pousser les plantes. Pas de jugement à ce niveau. Tout le monde m’a laissé tranquille.

Collection de fleurs

J’ai pris plein de photos de fleurs, dont je suis incapable de vous filer les noms. Vous m’aidez ?

Un lotus ?

Je trouve que celles-ci ressemblent à des bourses. Des couilles quoi.

Je vais me la jouer bucolique mais j’ai adoré prendre ce temps de regarder et de collecter le joli.

Galerie d’insectes :

Pareil pour les insectes, qui vous l’imaginez bien, étaient forts nombreux.

Ca c’est le gendarme que j’ai dessiné.

C’était après la pomme réalisée à partir de crayons de couleurs dont je vous ai parlé dans cet article. Je parlais de l’importance de la mesure de ses progrès. (D’ailleurs, j’ai retrouvé un dessin de pomme équivalent réalisé en 2017. Je me demande si vous pouvez voir mes progrès).

Revenons à nos petites bêtes mignonnettes.

Un projet concret

Dans le stage, il y a eu une journée où nous avons changé de lieu, pour aller travailler une parcelle très différente de celles des Alvéoles. Je crois que c’est un des moments que j’ai préférés. Pourquoi ?

C’était un projet concret pour montrer qu’on peut changer. Le terrain est un espace anciennement utilisé à l’agriculture intensive. Il a été prêté par de nouveaux propriétaires dans l’objectif d’être transformé en champ permacole. A cet endroit, on n’est pas dans un potager de particulier. C’est un lieu pour produire de manière importante MAIS d’une manière respectueuse. On est dans l’alternative et un autre futur possible.

Les compagnons doivent travailler la terre bien abimée, l’enrichir, réfléchir au meilleur design possible… Je suis vraiment curieuse de savoir ce qui va advenir de ce coin expérimental.

Pendant cette journée, on nous a demandé de réfléchir à la façon

  • de faire venir les auxiliaires : insectes pollinisateurs, animaux alliés du jardinier.
  • créer une mare
  • ramener de l’ombre
  • gérer l’eau

Nous n’avons pas trouvé toutes les solutions mais on a fait avancer quelques projets :).

Là, Samuel et une compagnonne essayent de trouver l’emplacement de la future mare.

Ici sont plantés de la végétation qui fera une palissade végétale pour remplacer le machin en plastique moche derrière.

Un peu de déco avec ces ronds de caillou ne fait pas de mal :).

Recette de purin de consoude

Pendant ce stage de permaculture, on a appris plein de gestes, de recettes, d’astuces pour jardiner de façon naturelle.

Je vous ai fait une petite vidéo tuto pour le purin de consoude (ou d’ortie, c’est kif kif). Bonne nouvelle, le purin peut se conserver plusieurs mois si on le garde à l’abri de la lumière et au frais.

Pour ceux qui se demandent de quoi je parle, un purin, c’est une sorte d’infusion très concentrée obtenue par fermentation. Ça donne un jus aux propriétés à la fois stimulantes et répulsives. Il faut absolument le diluer avant utilisation sinon vos plantes vont cramer. Ça peut aider à booster la croissance de certaines plantes ou prévenir les maladies ou lutter contre les attaques de ravageurs… Bref, c’est un super allié :).

5 bonnes raisons pour vous offrir un stage de permaculture :

Bref, je suis archi convaincue par ce stage et je ne saurai que vous inciter à vous en offrir un. Voici mes 5 arguments qui vous aideront peut-être à vous lancer.

  1. Vivre une expérience
    J’en ai souvent parlé sur ce blog. Pour moi, le meilleur des cadeau qu’on peut s’offrir, c’est de l’expérience, c’est un moment de vie. Tous les livres sur la permaculture ne remplaceront jamais un stage, qui sera un moment d’apprentissage autant que de partage.
  2. Se laisser surprendre
    On pense souvent savoir plein de choses mais on est loin de tout connaitre. Un stage, c’est faire des liens entre notre vie et celles des autres. Nos expériences et celles des autres. C’est garder un esprit ouvert face à nos certitudes.
  3. Continuer d’apprendre
    Participer à un atelier, qu’il soit créatif ou non, c’est entrer dans une démarche d’apprentissage. Je ne connais rien de meilleur pour le cerveau et la bonne humeur :). Dans un stage de permaculture, on améliore ses connaissances en biomimétisme. Plus on est fort là-dedans, plus on est autonome dans son potager. Plus on se fait confiance, on teste, on regarde, on s’écoute. Que du positif !
  4. Participer au changement
    C’est un argument important. On s’offre des clés pour changer soi-même et agir de manière plus holistique. C’est à la fois angoissant car on se sent loin, inutile, peu efficace, mais également stimulant car on fait les choses en conscience. Et ça change tout.
  5. Avoir un regard plus large sur le vivant
    Le vivant ne s’arrête pas sur le potager. Quand on a compris que le problème est la solution, on peut l’appliquer à nos relations humaines. Le champ des possible devient infini :). La permaculture humaine est un sujet passionnant. 

 

« Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considérée comme un acte politique, de légitime défense à l’asservissement de la personne humaine » – Pierre Rabhi

L’oasis de Sérendip, un écolieu en construction

Je vais terminer cet article déjà bien trop long en vous présentant également l’oasis de Sérendip, qui est l’écolieu de mes amis Jessica et Samuel Bonvoisin. Vous pouvez d’ailleurs les suivre sur Instagram, Facebook ou sur leur chaine Youtube Pour le vivant.

Un lieu en devenir

L’Oasis est un bébé écolieu, il est encore en construction, des tas de choses sont à faire même si des tas de choses ont déjà été faites !

Jessica m’a fait faire le tour du proprio accompagnée de sa dernière. C’est aussi une maman de 4 enfants.

L’endroit est immense, le potentiel est dinguo.

Il y a même un ensemble de maisons à retaper pour en faire des écogites par exemple.

Samuel a refait une visite avec toutes les personnes du stage plus tard.

La fable du BonVoisin…

Ce qui m’a le plus marqué, c’est ça. On était en haut de la colline, dans un système de forêt en reconstruction (suite à un incendie).

Puis on sort de son terrain pour débouler sur le champ voisin. Qui dit voisin, dit terre similaire hein. A droite la forêt. A gauche le champ… de cailloux !

La preuve en image. Et Samuel nous explique pourquoi on en est là. C’est un champ qui a été labouré, labouré et relabouré. Forcément, les pierres qui étaient en profondeur remontent à la surface. Comme on est sur de la monoculture où le sol est à nu, la terre sèche plus vite, le vent s’engouffre et poursuit l’érosion. Tous les élément qui contribuent à en faire un sol vivant s’envolent. L’agriculteur est obligé d’apporter des nutriments à cette terre morte et ça se fait à coup d’engrais… bref. On cultive en dépit du bon sens.

Vous vous souvenez de ce champ de blé que je vous ai montré au début de l’article. Je vous avais retransmis mes impressions de plénitude face à cet écrin de nature. En terminant mon stage, je suis repassée devant et je me suis dit que non, ce n’était pas ça la Nature. Ça, c’est un champ de monoculture qui appauvrit la terre, c’est une façon destructrice de cultiver, polluante et mauvaise pour la santé de tous. C’est joli à voir hein tout ce blond. Mais ça n’enlève pas l’hérésie de ce mode de culture.

Une fois que j’ai dit cela, je n’ai pas tellement fait avancé le sujet hein. Je n’ai pas de compétence, de solutions, de pouvoir magique. Mais je sais que ce n’est pas l’avenir que je souhaite.

A table !

Pour finir sur une note plus réjouissante, je termine par une photo de famille de tous les trésors que j’ai rapportés dans mes valises. Il y en a des bonnes choses à manger dans ce coin de France !!

Et voilà pour mon retour sur ce stage en permaculture.

Je ne sais pas trop si vous avez eu le courage de le lire jusqu’au bout mais je l’espère :). J’adore partager ce genre d’expérience. Ça m’anime profondément. Et je suis curieuse de lire vos impressions.

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.
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Voir les commentaires

  • C'est une vraie philosophie la permaculture... Moi j'en retiens 1 chose plusieurs utilités ! Je trouve ça dommage qu'on en retienne que la rotation ou l'association des cultures. C'est tellement mais tellement plus que ça !
    Très bonne idée ce stage je le rajoute dans ma liste d'idées de cadeaux !!

      • Ps: je ne vois pas trop où laisser ce genre de message, désolée, je viens donc polluer les comm sur ton dernier article avec ma question : vas tu refaire des ateliers pour faire la lampe oiseau ? Ou proposer ce qu’il faut ds un kit pour la faire soi même ? J’ai vraiment envie de m’en faire une, mais ne sais pas bien par où commencer pour trouver les ‘ingredients’....

        • Le mieux pour cela, c'est de me contacter en direct, avec une date à me proposer et si possible une copine intéressée aussi :).

  • Je suis ravie que tu nous ai fait découvrir un peu la permaculture ainsi que ton lieu stage.
    Je ne regarderai plus de la même façon les champs.
    Merci pour cet article 😊

  • Merci pour ce bel article ! Pour moi aussi c'était une semaine 'cadeau' à la sortie du confinement. J'ai été super contente de cette expérience permacole avec Samuel et François qui partagent leurs savoirs avec beaucoup d'enthousiasme et qui donnent envie de continuer ds cette voie. Cécile, tes photos sont superbes et je te rejoins complément sur l'histoire du champ en monoculture!

  • Je n'avais jamais jardiné de ma vie jusqu'à ce printemps où des amis nous ont proposé de faire un jardin partagé ! Je suis le mouvement, j'apprends d'eux, et je découvre en te lisant qu'on est en plein dans la permaculture ! Trop cool,! Sol paillé, "mauvaises" herbes à gogo, etc. Hyper satisfaisant de faire le tour du jardin et de cueillir les tomates, regarder les bébés courgettes pousser... Une belle découverte.

  • Merci pour ce chouette article. Ça conforte mon envie de mettre en place des gestes de permaculture dans mon bébé potager.

  • Hello bonjour,
    Merci pour ce très bel article qui donne envie d'aller plus loin dans mes pratiques au jardin. Je suis déjà convaincue, mais ton récit permet de partager ton expérience. Merci

  • Super article très complet et qui donne envie d'en apprendre davantage et complète quelques recherches personnelles. Merci beaucoup pour ce partage et c'est vrai que c'est une super idée cadeau;)

  • merci pour cette découverte...je connaissais la permaculture biensur mais il y a tellement de choses a apprendre! j'adore!

  • Merci pour ce retour d'expérience. Ici on a arrêté le petit potager familial par manque de temps (4 enfants aussi) et surtout parce que l'on a un panier hebdomadaire. Du coup moins d'utilité. Mais la permaculture dans le jardin, ça me parle. On vit dans le Midi, donc nous plantons des essences méditerranéennes, nous n'arrosons que peu et couvrons le sol. Il faut que je creuse le sujet, au cours d'un stage ce serait top.
    Et la permaculture humaine, que ça me tente 😊.
    Merci encore de nous faire partager ton état d'esprit, ta facon de voir le monde, c'est est très enrichissant et fait bien avancer. Belle fin de journée.

  • Merci pour cet article, je reduisais la permaculture à la butte en millefeuille , j'ai appris beaucoup de choses grâce a vous. Une des fleurs photographiée est une nigelle de Damas , à priori. Bonne soirée

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