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200km et 3 jours de vélo solo, mes conseils

Vous avez sans doute suivi mon périple sur Instagram mais c’est ici que je vais raconter dans le détail cette expérience de voyager seule à vélo, que j’ai trouvée géniale. Prendre du temps pour soi, ne suivre que ses propres décisions, fatiguer son corps, le célébrer, s’aérer en profondeur, se régaler du chemin… Je valide absolument tout. Et puis, en prime, je ne vous apprends rien, je suis une femme. Or, dans la myriade d’injonctions qu’on se coltine, il y a celle du danger à voyager seule. Je ne le nie pas, parce que ce serait bafouer le ressenti des autres, mais perso, je n’ai jamais eu peur de cela. Au contraire, j’avais hyper envie de cette solitude, de pouvoir vivre mes choix (et les assumer) tout le long de cette virée. Quand tu es une femme, la violence est partout hélas. Mais pas plus à vélo qu’ailleurs je crois.

Alors laissez-vous tenter par la lecture de mon retour d’expérience sur la grande aventure de voyager seule à vélo. Peut-être que ça fera pousser des choses intéressantes chez vous.

Les préparatifs du périple de 3 jours en vélo

J’ai eu beaucoup cette question, aussi je vais tâcher de vous répondre au mieux, mais la vraie réponse est que je me suis bien gardée de préparer ce voyage. Mon idée était plutôt d’acquérir de l’expérience sur le tas, plutôt que de vouloir tout anticiper, le pire comme le meilleur. Je voulais apprendre, pas extrapoler.

Donc les préparatifs, aka les valises, ont eu lieu la veille du départ et c’était très bien ainsi.

Faisons néanmoins le point du matos.

Qu’ai-je emporté dans cette virée à vélo ?

Uniquement ce qui était transportable en taille et en poids, moi compris ^^ !

  • Un vélo ^^. C’est ce modèle de Décathlon prévu pour les longues distances. C’est le modèle homme car je mesure 1m75 et que visiblement les gens de chez Décathlon, ils ne pensent pas aux grandes nanas ^^ ! Je l’ai choisi pour son poids léger (14,3 kg) malgré le fait qu’il soit déjà équipé d’un porte bagage. Je voulais aussi qu’il ait un système d’éclairage intégré, parce que les trucs où il faut que tu penses à charger les batteries, ça me saoule grave. Ici c’est un système moderne qui ne ralentit pas le vélo en plus. Enfin, il a 11 vitesses faciles à gérer, pour moi qui n’en utilise presque jamais, c’est largement suffisant. Bref, un vélo sympa mais pas ultra techno.

  • Un casque de compétition de la marque MÂRKÖ qu’on m’a offert à Noël (merci Julie et Pascal). J’aime sa large visière, les oreilles bien au chaud (qui peuvent cacher mes écouteurs, car je suis une hors la loi qui écoute des podcasts ou téléphone en pédalant parfois). Ne me jetez pas des pierres, gardez-les pour ceux qui nous pondent des lois débiles.
  • Une sorte de mini sacoche à guidon pour mettre le téléphone, trois trucs à manger, etc… Un machin hypra simple de chez Décathlon.
  • Pas de porte téléphone donc. J’ai des expériences de tel qui cuisent au soleil alors j’ai préféré le planquer un peu et écouter les instructions dans mes oreilles (aïe… pas les cailloux on a dit…)
  • Je n’ai pas de porte gourde car à l’emplacement prévu, j’ai vissé mon anti-vol. Il n’y a pas d’autres trous prévus et mon mari m’a dit que l’idée d’en percer moi-même était inutile car les vis ne tiendraient pas. Les gourdes sont donc dans les sacoches.
  • Mon klaxon est celui de base du vélo et je pense qu’un jour, je le changerai pour un plus rigolo (on a les rêves qu’on peut ^^).
  • Des gants. On caille vite des extrémités alors les gants, c’est bien. Les miens étaient de simples machins en laine, même pas capables de faire fonctionner un écran. Mais ils étaient ni trop chauds, ni trop encombrants.

Voilà pour l’équipement un peu technique. Niveau garnissage des sacoches, en plus des fringues et des affaires de toilettes, j’ai glissé :

  • mon ordi (à refaire, ce serait un grand non)
  • mon bullet journal (un grand oui)
  • mon carnet de bord (un grand oui)
  • une trousse (d’école)
  • mes lunettes
  • des écouteurs
  • un bouquin (pas ouvert mais bon, sur un temps plus long, peut-être que ça aurait été efficace)
  • un labelo (un immense OUI)
  • des trucs à bouffer (pâtes de fruits protéinées + fruits secs, merci Pouce d’amour pour l’intention)
  • 2 gourdes (3 en me comptant)
  • un rouleau de PQ (pas utilisé, mais je suppose que ça peut servir)

Et pour le parcours ?

Je n’ai rien étudié dans le détail. Je savais via Google Maps qu’il y avait 200 km environ et je me suis dit que trois jours suffiraient parce que je pédale souvent. Habituellement, je ne fais pas de grandes distances, je tourne plutôt dans les 40km pour faire l’aller-retour vers Paris. Mais j’avais confiance dans mon corps de sportive.

Je n’ai pas réservé d’hôtels à l’avance non plus, ça va de pair. Quand j’arrivais à la ville qui me semblait être l’étape raisonnable, je regardais booking et je réservais une chambre. C’est l’avantage de voyager seule à vélo ou pas, on peut garder de la souplesse.

Niveau application, j’ai utilisé GéoVélo et Google maps. On m’en a depuis recommandé d’autres dont j’ai oublié le nom. De rien.

Ah et enfin, niveau fringue, je n’ai rien acheté de spécial. Des baskets normales. Des leggins normaux. Pas de machins rembourrés au cululu, je suis déjà bien équipée de base. Et puis je souris bien trop des randonneurs séniors qui sont des pubs vivantes pour Décathlon pour croire à mon tour que l’équipement fait le courage ^^. Les bonnes affaires sont forcément un plus hein. Mais les affaires normales ne doivent pas être un frein ;).

Enfin, dernière décision, je me contrefichai de la météo, car comme dit le diction : qui regarde trop la météo ne prend jamais son sac à dos !

Et voilà comment je suis partie voyager seule à vélo.

Voyager seule à vélo : bonne ou mauvaise idée ?

Avant de parler vélo, on peut déjà aborder le sujet du voyage en solo quand on est une femme. Je l’ai évoqué rapidement dans l’intro mais je vais développer un peu ici. Je crois que l’adverbe “courageuse” est celui qui est le plus revenu sur les réseaux sociaux. Certaines me parlaient sans doute du côté sportif mais pour beaucoup, c’était la prise de risque qui était évoquée. Le danger potentiel de voyager seule à vélo.

J’ai pu me sentir courageuse pendant cette virée, mais dans le sens étymologique.

Le mot “courage” remonte au latin “cor”, qui signifie “cœur”. L’expression “avoir du cœur” était utilisée pour décrire quelqu’un qui avait de la force intérieure, de la passion et de la détermination. Le mot “courage” est apparu en français au XIIe siècle, dérivé du latin “coraticum”, qui signifiait “détermination” ou “courage”.

Pour pédaler, seule ou non, entre 60 et 85km par jour, faut un peu de force intérieure, c’est vrai. (Les jeunes disent être déter !)

J’avais envie et c’était ça mon courage.

Et puis, factuellement, je n’ai croisé que des gens gentils, curieux de mon parcours, curieux de pourquoi je fais cela. J’ai papoté avec des cyclistes, des commerçants et hôteliers. C’est tout. Je n’ai pas parlé avec grand monde au final. Sauf avec vous aussi quand j’avais accès à mon téléphone.
J’ai raconté aussi avoir croisé un exhibitionniste. Loin de moi de balayer cette info, c’est simplement que ces gens-là non plus ne me font pas peur. Un mec qui se retrouve la bite en l’air face à moi, je peux t’assurer que perso, je me sens en situation de force ^^ ! En plus, celui-là était sur le bas-côté, je suis passée à côté en vélo deux secondes et c’était fini (enfin, sans compter le fou rire qui a suivi).

Bref, tout ceci est personnel. Ma croyance est que plus on sort de chez soi, moins on a peur de l’autre :). Voyager seule à vélo fait partie de la solution. Pas du problème.

Le parcours de ce périple à vélo de trois jours : de Melun à la Charité sur Loire.

J’ai choisi de partir de Melun pour rejoindre un village près de la Charité sur Loire soit environ 200km de route.

Pourquoi Melun ? Parce que pédaler de chez moi à Melun, c’était me taper la région parisienne et bon, ce n’est pas encore un spot conseillé par tous les guides de la détox ^^ !

J’ai donc rejoint le RER D en vélo puis j’ai mis mon destrier métallique dedans. Une demi-heure plus tard, l’aventure de voyager seule à vélo pouvait commencer !

J’ai rapidement rejoint les bords de Seine et le centre de ma JOIE ! Franchement, le premier coup de pédale, c’était l’euphorie ! Gros sentiment de liberté et plaisir fou d’être là où on a envie d’être.

Au début, j’ai pris 15000 photos des baraques le long des fleuves, en mode “purée, ils sont riches eux”… Sauf qu’en fait, sur les berges, il n’y a que ça, des gens qui habitent des domaines de foufou ! Les maisons extraordinaires que j’ai croisées, je ne vous dis pas. Enfin je vous dis. Mais je ne vous dis pas…

A un moment, j’ai fait le choix de bifurquer vers Fontainebleau, sa forêt son château, pour éviter un détour de deux heures si je longeais la Seine. C’est à ce moment que j’ai commencé par croiser mes premiers découragements. Ce qui a coïncidé avec l’arrivée des côtes. Coïncidence ? Je ne crois pas…

Mon trajet parisien est plat. Et la forêt de Fontainebleau pas vraiment. Je me suis dit que c’était plus dur que prévu cette histoire. Et puis ensuite, la pluie est arrivée et mon moral a chu davantage.

Ce qui m’a aidé ? L’orgueil sans doute. Et puis le fait que j’arrive à Nemours pour midi alors que dans ma tête, c’était limite la ville d’arrivée !

Pis je me suis souvenue que je fantasmais souvent mes capacités en sport. Je ne retiens que les exploits et pas la pénibilité. Galérer, c’est pourtant mon quotidien de sportive. Je galère dans les pompes, je galère en souffle à la pistache, j’en ai souvent plein de dos de pédaler, etc… Je me rêve meilleure que je ne le suis.

Une fois que je me suis remémorée ce mode de fonctionnement classique chez moi, ça allait mieux. Je me suis achetée un sandwich (et des chocolats de Pâques) dans une boulangerie. Et j’ai décidé que ça allait le faire. Qui est aussi un autre mode de fonctionnement, la décision.

Je me suis proposée de m’assoir sur cette plaie de la comparaison, de l’exigence. Et je suis remontée sur mon vélo !

Niveau choix du trajet, j’ai emprunté un max de pistes cyclables et de voies vertes : la Loire à Vélo, la Scandibérique (que j’avais déjà parcourue car j’ai eu l’opportunité de voyager seule à vélo dans l’Aisne), etc… Vous en trouverez plein sur cette page Wikipédia.

Au bout de 60km, je suis arrivée à Dordives où j’ai réservé une nuit dans cette roulotte toute mignonne. Il était environ 14h et j’ai pu passer l’aprem à bricoler une vidéo de cette première journée et puis compléter mon carnet de route.

Le lieux est visiblement connu des pêcheurs à la mouche. C’est calme et reposant après cette première journée à voyager seule à vélo.

Voilà la vidéo réalisée qui raconte cette première journée autrement.

Voyager seule à vélo : jour 2

Après un petit dej de championne, je suis repartie à vélo, remontée à bloc.

Le temps était bien meilleur que la veille, il y avait plein d’animaux à observer, des jolies fleurs sur les bas-côtés, la vie était belle.

Je suis passée par Montargis en me disant que c’était génial d’avoir ce chemin qui traverse la ville. Celle-ci m’a semblé fort jolie d’ailleurs. A ce moment, je me suis fait la réflexion que ma façon de voyager seule à vélo n’était pas celle que d’autres auraient choisi. Pour plein de gens, les visites de ville, d’églises, de musées ou je ne sais quelle gloriole locale sont indispensables.

Moi j’ai adoré traverser, ne pas m’arrêter, juste profiter le temps de mon passage. Je vis d’autres vacances avec des visites et des découvertes. Mais là, c’était le temps du mouvement, le périple était ma seule ambition pédaler et observer. C’était super ainsi.

Après, je ne compte plus les pauses pour faire des photos, filmer un peu, boire de l’eau, manger des chocolats de Pâques ou des noisettes ! Un mouvement oui, mais en pointillé.

Je me suis régalée du printemps florissant.

Et puis le temps a viré… Le vent est revenu…

Quand j’ai fait ma pause au Puyrault, il pleuvait comme vache qui pisse. Je me suis réfugiée sous un pont pour manger mon sandwich et laisser passer l’orage. Ce fut une journée où les éléments ont été le plus difficile à gérer. Le pire ce n’est pas la pluie, à vrai dire elle ne me dérange pas vraiment, mouillée pour mouillée. C’est le vent. Pédaler à fond et faire du surplace, c’est épuisant. Or, la météo annonçait “tempête”. Autant vous dire que ça soufflait et pas dans le dos.

Mais cela dit, pour moi, ce qui a été le plus impactant sur mon moral, ce sont les chemins bétonnés qui se transformaient en sentiers herbeux sans prévenir. Peut-être qu’avec un autre vélo, tout terrain, moins de poids aussi, une météo plus clémente qui n’avait pas transformé le sol en gadoue, ça aurait été praticable.

J’ai essayé d’avancer, je me suis embourbée, ma roue avant moulinait dans la soupe et j’ai renoncé. Le plus dur quand on voyage à la force de son corps, c’est le demi tour. Voyager seule à vélo, ça va. Revenir sur le chemin parcouru, rallonger le chiffre des kilomètres, ça m’a fait pester comme jamais.

Et comme, cette mésaventure, je l’ai rencontrée plusieurs fois, à la fin, j’utilisais Google map en vue aérienne pour tenter de deviner le chemin que je choisissais. Pas super efficace mais bon, j’étais vraiment saoulée.

Sinon, j’ai croisé plein de copains de transhumance. Alors oui, je ne me déplace pas vers de plus verts alpages pour avoir du meilleur lait ^^ ! L’étymologie du terme « transhumance » est constituée de deux mots : « trans » (au-delà) et « humus » (le pays). Cela signifie que le voyage entrepris conduit au-delà du territoire d’origine.

C’est joli les transhumances non ? Pour les voyages et pour la vie.

85 kilomètres plus loin que Dordives, je suis arrivée à Briare où j’ai réservé aussi une nuit d’hôtel. Je n’avais jamais autant pédalé de ma vie. Et j’étais heureuse d’en être capable.

Je suis allée faire coucou au Pont Canal de la ville, qui est la structure la plus ancienne de France de ce type. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un pont qui enjambe la Loire pour permettre à un canal de la traverser en hauteur. On doit le pont-canal de Briare à Gustave Eiffel et Daydé Pillé.

Je suis aussi rentrée dans l’église Saint-Étienne, en souvenir d’une virée avec les Marie où on était parties “cueillir” des émaux de Briare dans sa décharge à ciel ouvert. L’église abrite de superbes mosaïques en émaux de Briare, réalisées par Eugène Grasset, l’un des maitres du mouvement artistique Art Nouveau.

En re-parcourant l’article de 2008, je me suis dit que je m’étais améliorée en photo ^^ ! Et que l’église était toujours aussi jolie.

Voyager seule à vélo : dernier jour

Le lendemain, j’ai refait mes affaires pour la dernière fois. Mon vélo avait été hébergé dans un hangar de l’hôtel, en sécurité. Vous pouvez voir mes gants, qui comme je le disais en début d’article, ne sont pas techniques. Et mes gourdes de 750ml, qui ont aussi servi de trépied à mon téléphone pour quand je me filmais toute seule. Ciloudébrouille…

Il a fait beau cette dernière journée. Un peu frisquet mais le soleil était là ! Et le chemin a été praticable de A à Z ! Merci la Loire à Vélo ! Je ne sais pas exactement combien de kilomètres j’ai parcouru jusqu’à Pouilly sur Loire car j’ai oublié de lancer Strava. Alors si j’en crois GéoVélo, je pense que j’ai pédalé sur 60km, comme le premier jour.

J’ai beaucoup aimé cette partie d’ailleurs, perdue dans la pampa, entre deux cours d’eau, le fleuve à gauche et un canal à droite.

“On est de son enfance comme on est d’un pays”. Cette phrase de Saint-Exupéry a résonné très fort pendant que je pédalais. Voyager seule à vélo, c’est avoir le temps de penser, longtemps, en profondeur. Je ne m’en suis pas privée. En longeant la Loire, ses affluents, en retrouvant ses bancs de sable, les héros, les cygnes et toute la faune habituelle, je me suis sentie comme de retour au Pays. Pourtant je ne suis pas d’ici, dans le sens où je n’y ai pas grandi. Mais c’est un morceau de ma famille, ce sont des souvenirs d’enfance, qui parlaient d’aventures et d’histoires extraordinaires.

J’ai pensé à mes ancêtres à qui cette virée auraient fait plaisir je crois. A mes grand-parents paternels qui avait choisi ce coin pour se construire un paradis d’amoureux. A mon grand-père maternel qui aimait tant le vélo et qui m’avait déjà fait envie quand il avait entrepris de faire Paris-Compostelle en pédalant à 65 ans. Je ne suis pas la première de la famille à voyager seule en vélo :).

Pendant ce voyage, j’ai écouté plein de podcasts donc, dont celui de la Grande Librairie sur les 80 ans de Saint-Exupéry. J’ai aimé partir à la rencontre de ce monsieur dont je ne connaissais pas trop la vie. Il ne cite pas cette phrase dont je parle plus haut, mais j’en ai entendu d’autres qui m’ont bien plu.

Niveau balisage, je n’ai pas trouvé que c’était l’abondance… Par exemple, vers la centrale nucléaire, j’ai un peu galéré pour trouver mon chemin. Il parait que c’est pire en Angleterre… Oups…

J’ai passé trois jours avec un casque ou presque. Je me suis fait bien chambrer sur ce sujet, parce que je ne l’enlevais pas souvent. Mais c’est vrai qu’il ne m’a pas gênée. Je ne sais pas si quand il fera super beau il sera toujours aussi supportable. On verra.

Niveau peurs, j’en ai eu deux (je ne compte pas l’exhibitionniste donc, qui m’en a remuée une sans réveiller l’autre) (je parle de mes paupières).

  • pendant une pause dej dans les champs, j’étais en train de rédiger mon journal quand j’ai entendu plein de coups de feu de chasseurs. Je ne faisais pas la fière à l’idée de rejoindre le trop grand nombre des gens confondus avec des sangliers.
  • près d’une ferme où j’ai entendu un chien courir vers moi. Autant les humains relous, ça va. Autant les chiens, ça me file vite une panique monstre car j’ai l’impression que je n’ai aucun pouvoir de défense. Il se trouve que ce chien-là était finalement stoppé par une clôture mais j’ai bien accéléré quand même !

Voilà pour mes sensations sur le fait de voyager seule à vélo. Rien de bien extraordinaire, vous en conviendrez.

Une fois le dernier pont franchi, je savais que j’étais arrivée.

J’ai pris le temps de savourer parce qu’ensuite la parenthèse se refermait et une partie de moi avait envie de continuer. L’autre aspirait à profiter des gens que j’aime.

En prenant cette dernière photo du voyage, j’ai délogé sans le faire exprès un couple d’amoureux. Y a pas de doute, c’est le printemps pour tout le monde ^^ !

Et bien j’ai franchi le portail, vu mes parents, mes garçons qui étaient déjà là. Il faisait toujours aussi beau.

Mais moins que ces deux-là, heureux de goûter et de se chambrer.

Allez, on termine par la vidéo de la dernière journée du périple.

Pensées en vrac sur ce que m’a appris le fait de voyager seule à vélo

Allez, je termine ce bien trop long article sur cette petite et grande aventure de voyager seule à vélo par quelques pensées fugaces.

Je suis capable d’apprendre et de changer

Pendant le chemin, j’ai tenté plusieurs fois d’apprendre à rouler sans les mains sur le guidon et je crois que maintenant, ça va. Oh je n’ai pas encore la confiance, comme disent les jeunes. Mais je sens que je peux le faire alors que je ne pensais pas cela à ma portée.

J’ai aussi utilisé mes vitesses. Et là, ça va faire marrer ceux qui me connaissent car je ne le fais jamais habituellement. Je me mets sur un niveau et je ne bouge plus, en montée comme en descente. Je peux vous dire que ça te fait les mollets ^^ ! Là, j’ai pris la décision de m’y mettre, de ne pas rester butée sur ce parti pris de cailloux.

Ben faut reconnaitre que c’est pas mal les vitesses ^^ !

La comparaison, ce poison qui ronge la joie

C’est rigolo. Quand je raconte mon périple, il y a plusieurs réactions en face.

  • Ceux pour qui l’exploit est de voyager seule à vélo en étant une femme. Peu importe la distance, le mot qui compte, c’est l’aspect foufou du côté solo.
  • Ceux qui aiment le défi humain, pas spécialement sportif d’ailleurs, juste l’idée. Là ils valident le côté waou du truc qu’on ne fait pas toutes les 5 minutes.
  • Ceux qui te demandent rapidement des chiffres, les kilomètres, la vitesse et qui selon où ils se situent te font comprendre si c’est bien ou non 🙂

Le truc relou, c’est que la façon dont les gens réagissent influe aussi sur ma façon de le vivre. Par exemple, je suis allée dans un magasin de vélo et là, au bout de deux secondes, le mec m’explique qu’il fait 200km par jour en club. Mais que c’est bien ma virée à moi, hein, c’est chouette de se lancer des p’tits défis, bravo madame.

Je sais qu’il y a des gens qui pédalent plus vite, plus longtemps, plus chais pas quoi. Je sais aussi qu’il y en a plein qui ne pédalent pas tout court. Alors pourquoi je me compare toujours en mal ? Pourquoi je me mets en mode compète dans ces configurations ?

Et bien-sûr, dès que je suis avec quelqu’un qui est épaté, je minimise. “Oh tout le monde peut le faire, c’est pas grand chose, je pédale souvent alors c’est facile, tentez-le, vous verrez, voyager seule à vélo, c’est à la portée de tous, je n’ai aucun mérite…”

C’est quand que je suis contente alors ? J’y travaille hein mais parfois je m’auto-saoule ^^ !

Le monde est petit

Autre réflexion. En pédalant dans ce coin de France, j’ai eu plein de fois l’impression de me retrouver dans la campagne chinoise, en Bretagne, aux USA… De superposer d’autres bouts de planète, fugacement, au détours d’un chemin. Je vais pas conclure qu’il faut rester en France, qu’il y a tout, pas besoin d’aller loin. Si je suis capable de “reconnaitre” un air de Chine, c’est bien parce que j’ai voyagé dans des dizaines de pays.

Simplement, j’ai eu du plaisir à voyager de cette façon, à la fois concrètement et dans ma tête.

Je suis capable

J’ai adoré ne dépendre que de mes choix, suivre mon allure sans chercher d’approbation. Le regard des autres est pénible mais on dit souvent que le regard qu’on porte sur soi est pire. Ben là, pendant ces trois jours, j’ai eu plein de pensées bienveillantes sur moi, encourageantes.

Je pensais à l’idée d’aventure. Peut-être que vivre une aventure, c’est simplement suivre ses envies ?

Je ne suis pas seule

Alors oui, cette histoire de voyager seule à vélo revient beaucoup. Mais je crois que si je l’appréhende aussi facilement, c’est justement parce que je suis entourée. Pendant trois jours, j’ai reçu des cadeaux, des attentions, des messages, des appels. Les miens étaient là. Aucune sensation d’isolement.

Juste un vent de liberté et un soutien fort de ceux qui m’aiment.

Alors je vais repartir. Le plus souvent que je le pourrai, physiquement, économiquement, émotionnellement. Et rien que d’y songer, la joie entre en moi.

***************

Est-ce que vous avez des questions auquel cet article n’aurait pas répondu ? Des réactions à me partager ? Des expériences ? Je suis gourmande de tout cela.

Merci de m’avoir lue.

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.
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Voir les commentaires

  • tout d abord, Bravo ! de t’être écoutée, d avoir osée au niveau sportif et personnel te lancer dans ce défi ! Je te rejoins dans toutes tes pensées ( limitantes et philosophiques) , je suis partie une fois toute seule en Inde dans un projet sportif et solidaire par mes propres moyens ( cagnotte, partenariats,etc…) ce qui partait au départ d un defi («  tu parles beaucoup de projets mais tu ne vas jamais au bout »…) m a permis de me retrouver « seule » pour la première fois de ma vie, j ai appris à me connaître , à m écouter et à recevoir tellement sans rien en échange ! ❤️faire le point sur ses priorités, se sentir capable, oser et se sentir vivant-e ! J adorerais partir crapahuter sur le GR34 aussi mais pour l instant , je ne trouve pas le moment idéal ( même si il n y en a jamais si on réfléchit trop ;) ) je te souhaite de continuer à te réaliser et à nous partager tes réflexions de vie ;)

  • J'ai adoré suivre ton périple presque en direct sur insta! Je ne me sens pas capable de partir à l'aventure à vélo comme ça, alors j'ai profité par procuration de ton aventure en admirant tes photos, en frissonnant de te voir sous la pluie, en riant avec toi de tes démêlées dans la gadoue ! Merci d'avoir partagé ton expérience avec nous! J'attends avec impatience la prochaine !😉

  • Merci pour cet article qui m'a permis une pause en ville ;)). Bon ben maintenant je vais rentrer chez moi à vélo !

  • Merci Cécile de nous avoir fait voyager autrement. Je ne crois pas que je t’emboîterai la roue un jour parce que je déteste faire du vélo mais te suivre était vraiment chouette!

  • Merci beaucoup d'avoir partagé ces 3 jours, ce petit périple m'a beaucoup plu. Je me dis que cette formule me plairait énormément, je vais murir cette idée. Belle inspiration pour ma part, merci !

  • Pareil que le commentaire précédent, c'était un plaisir de te suivre et on "vivait" les sensations avec toi ! Merci pour ce bonheur et ce partage ! Et de revoir certains paysages de là ou j'ai grandi m'ont fait remonter une foule de souvenirs !
    Hâte de voir tes prochaines aventures !

  • Merci pour ce partage, qui me donne tellement envie !!! La graine est plantée chez moi, en tous cas 😊

  • Le plaisir de te lire. J'aime beaucoup la manière dont tu nous racontes ton périple, les plus, les moins, les remarques, tes sentiments. C'est super complet et riches.
    Tu vas donner envie à d'autres de se lancer des défis et ça c'est chouette. Oser, tout simplement, se donner l'impulsion comme quand on s'élance à vélo.
    Merci et bravo

  • Merci du partage d’expérience en quasi direct live 😁. Je suis admirative du côté « 3 jours en solo » à l’aventure. Perso, je ne me sens pas du tout prête à passer 3 jours avec moi-même. Mais je garde l’idée quand même dans un coin car la joie communicative a fonctionné. Pas trop dur le retour ?

  • Et il y a moi Anne-Lyse 40 ans qui vient tout juste d'apprendre à faire du vélo, et qui étais déjà presque fière d avoir fait ses 2 tours de salle de fête sans posé le pied à terres.
    Sa laisse rêveuse.

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