Les faits ne sont pas méchants, ni signifiants

Hier je me suis tordue la cheville. J’ai le pied comme une citrouille bleue. Tristesse dans mon cœur. Et comme je sors du covid (deuxième fois que je l’ai en quatre mois), j’avoue que je suis bien saoulée.

Pourtant, je n’en conclus rien sur ma chance, mon karma ou je ne sais quoi. Je pourrais me trouver au coeur de signes qui ne me veulent pas du bien, rassembler toutes les mésaventures qu’il m’arrive pour me convaincre que je suis dans un vortex de malchance.

Mais non. Pour moi, les faits sont neutres. Le reste est projection de nos croyances. Le même événement sera traité de manière différente selon qui le vit. Et cela vaut pour les faits positifs et négatifs. Si tu tombes, tu peux choisir de penser des tas de choses à ce sujet :

• rien. Bah oui, tu peux ne rien penser de ta chute. C’est même plutôt une bonne option, reposante. Tu gères la suite et basta.
• tu peux consolider une de tes croyances négatives comme “je suis fragile de la cheville”, “il m’arrive des tas de trucs nuls en ce moment”, “je suis maladroit”…
• tu peux avoir un regard positif : “purée, j’ai de sacrés réflexes, j’ai évité le pire”,
• Tu peux avoir de la gratitude pour toi : “je suis heureuse de m’être pris en main dès le début de ma douleur au lieu d’attendre trois mois comme la dernière fois…”
• tu peux penser à des trucs qui sont liées mais sans jugement ni positif ou négatif sur toi : “cet endroit est dangereux, je vais faire ce que je peux pour le sécuriser”, “il faut que je me rachète des baskets, les semelles des miennes sont lisses”…

Bref, il y a autant de réactions que d’individus. Quand tu as pigé que tes croyances ne sont que des croyances, alors c’est plus facile de les adapter. Bah oui. Quitte à choisir, autant piocher dans des réactions qui ne te pourrissent pas le moral…

Moi je n’ai du tout envie de rajouter des pensées fatalistes et sombres à une réalité qui est déjà pénible à gérer (= j’ai mal). Alors je ne pense pas qu’attraper deux fois le covid signifie quoi que ce soit sur moi ou ma vie. Je ne traduis pas ma chute par autre chose qu’une suite d’explications : je faisais la folle, le sol était glissant, je suis tombée dans une position difficile à gérer pour mon corps.

Rajouter un prisme de croyances, surtout négatives, c’est un peu la double peine à mes yeux.

Ce matin, j’aurais pu tout annuler de mes projets. Mais ça faisait longtemps que je n’avais pas marché le dimanche à cause du virus, je me faisais une joie de recommencer. Alors au lieu de renoncer, j’ai pris les béquilles, j’ai enrubanné ma cheville et je suis quand même partie voir la mer. (Enfin, la Seine mais je dis toujours que je vais voir la mer, ca me plait). J’ai trottiné autant que la douleur me le permettait mais j’ai surtout posé mon cululu sur les berges.

Une pie est venue quémander un bout de pomme, c’était un spectacle tout doux. Et devant nous aussi, c’était joli.

Elle était marrante cette pie.

Voilà, un beau dimanche d’hiver avec une super lumière. Je n’ai pas marché comme avant. Mais j’ai récolté un bien-être similaire. Alors en attendant la guérison de tous mes dysfonctionnements, je prends :).

Je vous souhaite une excellente fin de we. Prenez soin de vous.

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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