Stage de cuisine aux plantes sauvages : mon avis

Stage de cuisine aux plantes sauvages

Ce WE nous sommes allés à Proisy, en Thiérache. Mon envie était de passer du temps avec les gens que j’aime et j’ai trouvé qu’un stage de cuisine aux plantes sauvages serait un excellent prétexte !

Pour de sombres histoires de couvre-feu, on a décidé de profiter au maximum en restant le WE entier dans l’Aisne. Nous sommes donc arrivés le samedi et on a enchainé directement par une grande promenade dans la région, connue pour ses bocages.

Un bocage, de beaux pâturages

Les bocages (on a vérifié sur Wikipédia en arrivant ^^), ce sont ces zones de buissons, mini-forêts qui entourent les champs (de mono-culture hélas). D’ailleurs, étymologiquement, les mots bois ou bosquet ont la même origine.

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Les bocages sont souvent un refuge pour la biodiversité et puis, ils aident à protéger le sol de l’érosion par le vent et le soleil, ils sauvegardent l’eau, offrent de l’ombrage aux animaux…

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Concrètement, les bocages disparaissent en France car ils emmerdent passablement les agriculteurs. Forcément, c’est moins pratique pour les labours, pour le rendement et la productivité. L’intérêt écologique n’a pas été la priorité ces dernières années mais les choses changent. Oh, il y a toujours des gens qui s’en fichent mais il en existe d’autres qui se battent pour recréer ces espaces de nature qui sont le lieu de vie de tant d’êtres vivants.

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Bref, je ne vais pas vous prendre la tête avec ça, ni vous ni moi n’avons un pouvoir d’action important. Simplement, comme la connaissance, c’est le pouvoir, ben je partage les infos qui me semblent cruciales de faire circuler. C’est ainsi que je fais ma part :).

J’aime bien cette photo-là. Déjà parce que j’adore sa lumière, ses couleurs. Mais surtout parce qu’elle illustre la façon dont l’angle de vue change tout. Vous voyez l’espèce de vague filet d’eau sur le chemin ?Le truc tout minus ?

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Et bien, c’est lui que j’ai pris en photo ensuite. En me baissant et en posant mon téléphone au ras de l’eau, ça donne l’impression d’une petite rivière non ? C’est emblématique des différences de points de vue. Tout est vrai. Mais tout ne raconte pas la même histoire.

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Surtout quand vous avez une fille qui vient faire l’andouille en prime par-dessus !

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Bref, tout le samedi, on s’est promenés dans la région bocageuse, on a fait le plein de fromages, de miel, de saucisson, de gaufrettes et de spéculos…), on a vu le soleil, la pluie, la grêle, les bourrasques de vent et l’arc-en-ciel.

arc-en-ciel

En fromage, on a forcément fait des provisions de Maroilles, qui est le fromage typique de Thiérache. Cette pâte est particulièrement adaptée à cette région herbagère qui permet un lait de grande qualité. Enfin, là c’est pareil, c’était surtout vrai avant qu’on détruise ces terres bocagères mais certains artisans fromagers, associés à des éleveurs à la production raisonnée (et raisonnable) se battent pour maintenir la qualité et les vertus nutritives du Maroilles.

maroille
maroille

Purée, tout ceci fait un bien fou. Cette sortie au grand air nous a bien revigoré. Sans parler de la soirée jeux de société hyper sympa. Et de ce moment rigolo avec ma fille ^^ !

Le stage de cuisine aux plantes sauvages

Le lendemain, nous nous sommes rendus chez Hélène qui propose entre autres ateliers merveilleux des cours de cuisine aux plantes sauvages.

Je connaissais déjà Hélène car j’étais venue la voir il y a presque deux ans. L’office du tourisme de L’aisne m’avait convié pour découvrir les trésors de sa région et Le jardin d’Hélène en faisait partie. J’avais raconté cette première rencontre ici à la fin de mon article sur la recette des biscuits à la pâquerette.

Je savais à l’avance que ce serait bien. L’inconnue était plutôt la réaction des miens. Mais là, aussi, j’étais confiante.

le jardin d'hélène proisy aisne

Nous sommes arrivés dans son jardin fabuleux et nous avons passé la matinée à cuisiner. Il n’y a pas de cueillette inclue dans la formule car sinon, on n’a pas le temps de cuisiner les innombrables recettes. Mais à la fin, si on est dans les temps, on file dans son jardin et là, Hélène nous montre les plantes qu’on vient de cuisiner.

jardin d'Hélène proisy plantes sauvages
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le jardin d'hélène proisy
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Quand on arrive, les plantes fraiches nous accueillent et en dehors de l’ortie, je suis bien incapable de nommer toute cette verdure.

plantes sauvages à cuisiner

Chez Hélène, on se sent comme dans la maison d’une herboriste, mi doctoresse, mi magicienne. 100% femme savante. Et malgré un intérieur qui ne ressemble en rien au mien, je m’y retrouve. Tu sais, un peu comme si c’était en moi, comme si j’avais la mémoire de maisons similaires chez mes ancêtres. Non pas que je vienne d’une lignée de sorcières (encore que, il parait que nous sommes les filles des sorcières qu’ils n’ont pas réussi à brûler). Mais simplement que l’humanité a si longtemps fonctionné comme le fait Hélène que ça résonne puissamment du côté de ma vieille âme.

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Bref ^^ ! Tout le monde est conquis par l’ambiance et on se lance en cuisine. On se répartit en binôme et chacun prend en charge une des 8 recettes.

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Recette du cours de cuisine aux plantes :

  • Une crème chèvre et lierre terrestre
  • Un velouté aux orties
  • Du pesto d’ail des ours
  • des chips d’ail des ours
  • Une quiche au tussilage
  • un cake marsien
  • Un gâteau chocolat aux graines d’orties et tanaisie
  • Des cookies au fleurs de prunellier
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Étrangement, je n’ai pas pris de photos des plats terminés, j’étais bien trop occupée à apprécier mon repas. Ce n’est pas tous les jours que je cuisine aux plantes sauvages.

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Juste celle de l’eau à la violette parce que la violette, ça me parle de mon papa 🙂

eau à la violette

Bref, on s’est régalés. Et mon surplus de joie a été de constater l’enthousiasme de ma tribu. Ils étaient à fond et ont adoré ce stage de cuisines aux plantes sauvages.

Ensuite on est passé côté jardin, comme promis et Hélène nous a fait partager son savoir impressionnant.

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Récolte de la sève de bouleau

Après toute cette cuisine aux plantes sauvages, on est partis en forêt récolter la sève de bouleau, aux vertus médicinales incroyables.

Je ne savais pas qu’on pouvait boire la sève de cet arbre, je ne connaissais pas ses bienfaits et je n’aurais jamais imaginé qu’elle avait la texture de l’eau (et non d’un sirop ou d’une résine).

récolte de sève de bouleau

Cette récolte se fait au printemps, à la fin de la dormance des arbres. Il ne faut pas louper le créneau. De plus, on ne peut pas puiser dans tous les bouleaux.

récolte de sève de bouleau
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Ses bienfaits ? Cet arbre magique aux mille légendes possède plein de vertus médicinales. Hydratation, détox, tonus, énergie, drainage, fortification des os, soulagement des douleurs articulaires, aide minceur… On se demande où s’arrête la liste ^^ !

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Moi j’ai trouvé que mon premier bénéfice était d’être en forêt avec les miens, détendue, heureuse.

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On aurait dû finir cette journée par un goûter délicieux mais on a dû partir tôt pour rentrer avant le P%”###&% de couvre-feu. Dans la voiture, on s’est partagés nos impressions et c’était aussi chouette de discuter de nos ressentis, de nos découvertes, de nos joies.

Mon mari (et SiloëJolieFée aussi d’ailleurs) me disaient qu’ils avaient été impressionné par le savoir d’Hélène mais parfois gênés de sa façon de parler de magie, d’énergie, de fées, de lutins… Je savais que mon mec y serait peu sensible mais je n’avais pas songé que ça titillerait SiloëJolieFée. Je crois qu’au sortir de l’enfance, elle est comme secouée d’un doux rêve. Et qu’une adulte incarne et vive dans ses croyances pas si anciennes, elle n’a pas trop su quoi en faire. Se fichait-on d’elle ?

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Pour ma part, j’ai surtout traduit cela par de l’intention. Je ne vais pas demander aux lutins si je peux rentrer dans leur forêt, mais je vais être respectueuse de cette forêt. Je ne vais forcément remercier la nature à chaque fois que je cueille quelque chose, mais je vais cueillir en conscience (de mes gestes et du cadeau de la Nature).

Pour moi, les mots changent mais le message est le même. Le respect et la conscience du vivant.

Voilà, je suis heureuse d’avoir embarqué ma famille et mes amis dans cette drôle d’expérience. A chaque fois, j’ai l’impression de planter des graines chez les miens pour faire pousser le monde qui me fait rêver. Et d’arroser les miennes au passage, qui ne sont pas encore bien puissantes.

Mes amies, pour certaines, ont des racines plus costaudes que les miennes sur ces sujets. Ensemble, à notre rythme, on finira bien par prioriser le vivant non ?

Bref, chez Hélène ou ailleurs, je vous recommande vivement ce genre d’activité, la cuisine aux plantes sauvages ou autre. On parle de reconnexion mais je crois que c’est encore plus large que cela. Ça bouleverse en profondeur et ça remet nos vies en question.

 

11 Commentaires

  • trop génial ce weekend ressourçant
    et puis ‘l’idée de revivre ça ensemble en famille
    j♥les photos les points de vue recentrés du chemin…
    que de symbolique aussi

    merci!

    pour le bouleau j’ai déjà lu y a même une boutique dans mon petit village qui en vend cette année
    je m’y suis pas trop intéressé car (je sors pas ) et puis …..ça me branche pas trop 🙂
    mais oui je connais dans l’absolu

    pour le bocage justement une émission y a 3 jours à ce propos à la radio !!(cf semaine des agriculteurs )
    certains y reviennent justement car ils comprennent les bienfaits pour la biodiversité ; tu vois tout n’est pas perdu !

    enfin bref de superbes photos des moments tops merci du partage

  • Merci pour ce reportage. J’ai mon neveu qui vit là-bas faire son alternance et cela me donne envie d’y aller faire un tour bientôt…. La cuisine aux plantes j’❤️… Je découvre aussi petit à petit. Tes photos sont superbes.

  • Quelle belle intention que cette sortie en famille. Moi qui habite à la campagne je cuisine un peu les plantes sauvages: cake aux orties, miel de pissenlits, confiture rhubarbe et fleurs de sureau. On n’à offert un joli livre sur les recettes de plantes sauvages autour de chez nous. Tu me donnes envie de le ressortir et de tester d’autres recettes.
    Tes photos du petit filet d’eau sont très explicites pour faire comprendre les différents points de vue
    Gros bisous

  • C’est une super idée ! Et surtout de pouvoir la partager avec ta famille et amis.
    Je ne connais rien à la cuisine avec les plantes, donc merci pour les recettes 😊
    La photo du petit ruisseau est tellement jolie et parlante pour expliquer le point de vu.
    Hâte d’avoir encore tes récits sur vos balades familiales 😉

  • Bonjour Cilou, concernant ta description des bocages, je pense que tu as voulu parler de “culture pure” (sans associations de culture) mais tu as utilisé le terme “monoculture” (qui signifie culture pure successive pendant plusieurs années, je doute qu’avec une seule balade tu puisses avoir cette info!). merci pour l’article!

    • Ben j’utilise un mot de mon stage de permaculture qui veut bien dire que le champ cultivé ne propose qu’une seule plante cultivée non ? La mono culture n’indique pas forcément qu’on ne cultive que la même espèce au fil du temps je crois. Pour moi, un champ de blé, c’est un mono culture.

      • non, en agronomie, culture pure = une seule espèce, et monoculture désigne un système de culture sans rotation (la même culture saison après saison). mais c’est vrai que ca demande plus de nuance.

  • J’aime cette idée de remercier la nature pour les bienfaits qu’elle nous offre, ou tout au moins de se rendre compte de la chance qu’on a d’avoir à notre portée toutes ces richesses. C’est déjà un premier pas vers l’écologie, non? Pour la sève de bouleau, j’en fais une cure de trois semaine tous les ans (un verre à jeun le matin) et depuis (mis à part mon épisode covid de la fin octobre…), je suis beaucoup moins enrhumée, ce qui auparavant, en tant qu’instit confrontée en permanence aux nez-qui-coulent et autres microbes de mes charmants bambins, m’arrivait très souvent avant et parfois plusieurs semaines d’affilée! Le goût n’est pas très prononcé, un peu lactée, peut-être, mais ça se laisse boire.

  • un chouette moment en famille!

    ça a eu l’air d’un bon we en famille , qui ressource et recentre…

    merci de nous faire découvrir ce genre de lieu

  • Intéressant article comme d’habitude 🙂 Par contre, pas d’accord avec ça : « Bref, je ne vais pas vous prendre la tête avec ça, ni vous ni moi n’avons un pouvoir d’action important »… Alors, oui on ne peut pas aller planter des bocages, mais on a le pouvoir du consommateur (consommacteur) où nos choix ont des influences sur les politiques économiques et agricoles, on a la possibilité de voter, de descendre dans la rue, de s’engager, etc. Alors oui, les gens qui te lisent n’ont pas forcément envie qu’on leur prenne la tête, mais il ne faut pas diminuer nos forces 🙂

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