Si vous me suivez depuis longtemps, vous devez déjà m’avoir entendu me définir comme “slasheuse”. Fut un temps, sur ma bio insta j’avais même inscrit “slasheuse créative”, car la créativité est le trait d’union de tous mes métiers. Car oui, des métiers, j’en ai plein !
D’ailleurs, j’en ai tellement que souvent, quand on me demande ce que je fais dans la vie, soit je réponds en décalé, genre : “j’essaye d’être heureuse“. Soit je choisis un de mes métiers, un peu à la tête de mon interlocuteur : “je suis formatrice en création de contenu“… “Je suis créatrice de boxes“… “Je suis coach en créativité“…
Mais si je sens que j’ai du temps et une écoute de qualité en face, je me présente comme Slasheuse. En face, régulièrement, le sourcil se lève. Je rajoute alors des explications et j’emploie une métaphore végétale. J’évoque “mon arbre à métiers afin d’illustrer que j’exerce différentes activités. L’image est facile : je suis le tronc et chaque branche correspond à une activité différente. L’idée des branches passe très bien pour décrire le concept du slasheur.
Mais avant de rentrer dans les détails, je vais vous partager mes réflexions sur ce choix professionnel et prendre le temps de vous redéfinir le concept de slasheur et de slasheuse.
Petite définition de ce qu’est une slasheuse ou un slasheur :
Le mot anglais “slasheur” (ou “slasheuse” au féminin) tire son origine du signe de ponctuation slash (“/”).
Bref, revenons aux moutons du slasheur. Ce dernier désigne les personnes qui cumulent plusieurs activités professionnelles en parallèle. Il ne s’agit pas de compétences, mais bien de métiers. Par exemple, une personne peut exercer en même temps les activités d’architecte / chanteuse / écrivaine. Une autre peut décider d’être maçon / influenceur / boxeur.
Le terme de slasheur a commencé à être utilisé dans les années 2000, quand une nouvelle génération de travailleurs s’est mise à rejeter la tradition d’une carrière linéaire et unique. Vous savez, les gens qui bossaient toute leur vie dans la même boite ou qui exerçaient exactement le même métier du début à la fin. Les jeunes de l’époque recherchaient une plus grande flexibilité, pour répondre à leurs intérêts multiples, pour ne pas s’ennuyer.
Ce phénomène a gagné en popularité avec l’essor du travail indépendant, du télétravail, et de l’économie numérique. Aujourd’hui, être slasheur c’est une façon de se définir en tant que professionnel, capable d’exercer plusieurs métiers et d’être actif dans différents domaines en même temps.
On parle ici d’un contexte où le cumul des boulot est un choix et non une contrainte économique. Perso, je n’ai pas besoin de cumuler plusieurs petits boulots pour gagner ma vie, et j’ai beaucoup de gratitude pour cela.
Les avantages d’être une slasheuse ou un slasheur
C’est une bonne situation ça, slasheur ?
Je suis slasheuse depuis le début de mon aventure entrepreneuriale, avant même de savoir que ma façon de travailler portait un nom. Le truc plus foufou ? En écrivant cet article, je me suis rendue compte que j’en étais déjà une quand j’étais salariée. La journée, je bossais comme responsable marketing d’un groupe de presse. Et le soir, je devenais blogueuse pour animer le site que voilà. Les deux me rapportaient de l’argent, en proportion différente évidemment. Via la notoriété du blog, j’ai aussi été payée pour rédiger des articles dans d’autres magazines (journaliste créatif) et pour créer des livres créatifs (autrice).
J’ai donc toujours eu cette approche de slasheur multi-facettes, très flexible sur ce que je m’autorise à faire. Cette façon de penser m’apporte de nombreux avantages, tant sur le plan personnel que professionnel.
Déjà, j’ai plein de métiers !
- Je suis coach en visibilité digitale, j’aide les entrepreneurs et créateurs à se faire connaître en ligne et à développer leur présence.
- J’ai ma propre boutique et je lance des boxes et des calendriers que je fabrique moi-même.
- J’organise des bundles ce qui permet à d’autres créatrices de contenus de mieux vivre de leur travail.
- Je suis créatrice de contenu, ce qui nourrit ma passion pour le partage de mes idées et de mes projets.
- Je suis animatrice d’ateliers créatifs, j’organise des moments où les gens peuvent laisser libre cours à leur imagination et leur créativité.
- Je gère également “L’atelier des intentions”, un espace créatif où je propose différentes activités autour de l’art et de l’intentionnalité.
Mais ce n’est pas tout. Mon quotidien en tant que slasheuse est aussi ponctué de projets très différents, qui m’oxygènent la créativité. Par exemple, je vais régulièrement décorer la cantine d’une entreprise pour des événements, donc je fais aussi de la décoration éphémère.
Parfois, je suis rémunéré pour faire du home staging (avant/après) en décoration d’intérieur chez des particuliers.
Je peux accepter des tas de projets, juste parce qu’ils me plaisent, sans souci de récurrence, de légitimité ou de je ne sais quel frein psychologique.
Ces activités variées font partie de ce que j’aime dans mon travail : chaque jour est différent, chaque projet m’amène ailleurs, et cela m’apporte une joie profonde.
Les avantages d’être une slasheuse
Pour moi, être une slasheur, c’est plus qu’exercer plusieurs métiers en même temps, c’est un mode de vie, une manière d’être pleinement moi-même, dans toutes mes dimensions. Oskour, dit comme ça, ça fait coach de vie, avec des phrases de Dalaïlama :)). Pardon ! Mais il se trouve que c’est vraiment ce que je ressens.
On dit que choisir c’est renoncer. Je crois que choisir, c’est prioriser. J’ai beaucoup de mal à renoncer aux trucs qui me font envie. Alors je m’organise et priorise pour que ces derniers finissent par apparaitre dans ma vie.
On retrouve cette idée dans l’arbre à métiers : cet arbre a de nombreuses branches, mais toutes ces branches sont reliées à un tronc commun, qui est moi. Certaines sont des branches toutes neuves, d’autres plus anciennes et robustes. Je fais parfois une taille de l’ensemble, pour que mon arbre me convienne d’avantage, ce qui entraine la suppression de branches parfois importantes ou historiques.
Un avantage d’être une slasheuse, c’est donc la liberté. Je n’ai pas à me limiter à un seul métier ou une seule identité professionnelle. Chaque nouvelle opportunité peut devenir une branche de mon arbre, me permettant de grandir, de m’épanouir et d’apprendre constamment. Et puis, comme je le disais plus haut, cette diversité convient à mon mode de fonctionnement. Je m’ennuie vite, je déteste la répétition, le train train. J’ai toujours envie de tester des trucs, de les vivre par moi-même, sans procuration. Le slasheur est rarement dans la monotonie.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières… Vous connaissez l’expression non ? Elle convient totalement au slasheur. Cette diversité des activités me protège aussi d’un point de vue financier. En ayant plusieurs sources de revenus, je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier, comme on dit. Si un secteur est plus calme, je peux me tourner vers une autre activité. Et à la fin, je m’en sors bien.
Dire que j’exerce tous mes métiers en même temps n’est pas totalement vrai. Plus exactement, j’en fais tourner certaines, par lot. Par exemple, je suis coach tout le temps, j’ai tout le temps des clients avec qui je travaille, des particuliers ou des entreprises. En ce moment, mes autres activités de fond, c’est mon métier d’organisatrice de bundles ou d’animatrice d’ateliers créatifs. Mais ni l’un ni l’autre ne m’occupent 100% de mes journées.
Je dispose donc de plein d’espaces pour glisser des activités plus saisonnières ou ponctuelles, comme mes boxes, mes ateliers créatifs ou marketing. J’essaye de placer le plus tôt possible mes événements importants, professionnels ET personnels. Par exemple, le calendrier de l’avent, je sais que je vais devoir y passer des heures et des heures en octobre/novembre. Donc hors de question de me rajouter des activités qui m’occupent de la même manière. Je peux glisser du coaching ou un bundle en parallèle, sans souci, mais si je dois produire un autre truc c’est compliqué. Si je dois créer un ebook, ça attendra la fin du calendrier, pas le choix.
Je ne veux pas me stresser, donc malgré la multitude des projets que je gère, je suis plutôt organisée. Je rajoute “plutôt” parce que rien n’est parfait et parfois, je galère à tout faire de front. L’organisation, c’est vraiment une médaille à deux faces, on jongle entre les solutions et les problématiques parfois… Plus les imprévus.
Bref, être slasheur c’est se construire un équilibre sur mesure, adapté à ce qui on est, à ce qu’on aime, et à ce qui nous inspire. C’est l’art de faire avec, de surfer sur les bonnes occasions.
Ca me permet de créer un quotidien à mon image. Mon emploi du temps varie en fonction des projets sur lesquels je travaille, et je peux m’organiser en fonction de mes besoins et de mes envies.
Les défis d’être une slasheuse ou un slasheur.
Bien sûr, tout n’est pas toujours parfait. L’un des plus grands défis de ma vie de slasheuse, c’est de réussir à tout gérer. Avec plusieurs métiers à la fois, je viens de l’écrire, l’organisation devient essentielle. Il faut savoir jongler entre les différentes tâches sans se perdre, se disperser. Je sais m’organiser, j’ai des outils puissants pour cela (Bullet journal ou Notion), je fais des points réguliers dans mon business (coucou Patrick). Bref, je suis pro-active sur ce point-là. Mais… forcément, il y a un mais… parfois, c’est trop !
Parfois je me suis engagée sur trop de trucs, je n’ai pas bien su dire non ou gérer l’énergie des projets, ça déborde. Je panique, je râle, je pleure un bon coup… (Et puis, je m’y remets). Avec l’expérience, je gère mieux mais je peux comprendre que le mille-feuilles fasse peur.
L’autre truc relou c’est de prioriser. Prendre des décisions. C’est fatiguant sur le long terme. Un slasheur est souvent solopreneur. C’est mon cas. Et cette histoire de prise de décision, de fatigue, je trouve qu’elle est sous-estimée. Tu ne peux compter que sur toi pour trancher, pour déterminer si tu veux aller à gauche ou à droite, en bas ou en haut, etc…. Si tu n’arrives pas à te trouver un “collègue”, un groupe de co-developpeurs, quelqu’un avec qui échanger régulièrement, ben tu t’épuises.
Ma solution, elle est là : parler, parler, parler. La personne qui t’écoute, très souvent, elle n’a pas grand chose à faire. Juste elle recueille tes mots. C’est toi qui fais tout le temps de filtre, de tri… A la fin, tu y vois plus clair.
Autre point de stress, c’est la pression de vouloir tout faire en même temps. Chez moi en tout cas. Quand je me sens débordée, je remets tout en question. En mode “mais qu’allait-elle faire dans cette galère ?”. Comme si mon incapacité chronique à ne pas tout gérer racontait que j’étais nulle. Quand on est slasheur, on peut vite avoir tendance à se dévaluer si un de nos projets ne fonctionne pas bien, oubliant les autres succès. C’est important, plus que jamais, de célébrer, de ne pas jeter le bébé, l’eau du bain et la bassine de nos potentiels.
Dans les trucs un peu relou, il y a aussi le risque de ne pas être toujours pris au sérieux et je ne parle même pas de ceux qui ne pigent rien ^^). Certaines personnes peuvent avoir du mal à comprendre ce choix de vie et à voir la cohérence dans la diversité des métiers que j’exerce. D’autres pensent que je ne peux pas être douée partout, que c’est louche tout cela… Et c’est vrai, je ne suis pas capable de tout exercer. C’est justement pour ça que je choisis les métiers que je maitrise. #astuce… Je n’ai pas rajouté acrobate” ou “chimiste” à mon arbre à métier par exemple.
Pour autant, je dois sans cesse m’améliorer pour être plus claire, sans cesse justifier sur mon sérieux, sur mes capacités. Quelqu’un qui ne fait que du coaching, pour les gens, c’est immédiatement compréhensible. Mais quand tu fais de la créativité sur Instagram, des bundles par-ci, du coaching par-là, les gens ne suivent pas toujours. Faut répéter, rassurer… Pas si simple. Et je suis mauvaise élève à ce sujet. Mon blog par exemple, ne montre pas bien tout ce que je peux proposer. Et je ne parle même pas de mes réseaux sociaux.
Pourquoi je suis une slasheuse
Je coche la case slasheur parce que cela me permet d’être entièrement moi. Je refuse de me limiter, de choisir un seul chemin quand tant d’autres m’attirent. C’est la liberté de suivre toutes mes passions, d’explorer toutes les directions qui me procurent de la joie. C’est une façon d’être fidèle à moi-même et de vivre de manière authentique, en harmonie avec tout ce qui me fait vibrer.
Alors oui, ça demande de l’organisation et de la flexibilité, mais cela apporte aussi une richesse immense, tant au niveau personnel que professionnel. Chaque jour est une nouvelle aventure, chaque projet une opportunité de grandir. Mon arbre à métiers continue de s’épanouir, chaque branche puise sa force dans le tronc commun, qui est ma personnalité, mes valeurs, et mes compétences.
Je ne saurais plus travailler autrement.
Est-ce que vous connaissiez ce mot ? Ce métier ?
Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.
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9 Commentaires
Commenter
C’est très intéressant ! Et cela me correspond aussi même si je n’aime pas du tout le terme de « slasheuse » 😆
Je suis assistante de direction, artiste peintre, poète (et étant à mon compte on pourrait dire par extension photographe, attaché de presse, créatrice de contenu , DRH , financière , comptable etc etc. Toi-même tu sais 😬).
Ce qui me pèse le plus c’est la case inexistante du point de vue societale et gouvernementale : l’état nous bride tellement que s’en est incompréhensible ! Je ne peux pas donner des cours de peinture en activité principale par exemple. Je ne peux pas imprimer mes œuvres originales sur des mugs non plus , il faut pour cela un autre statut. C’est hyper frustrant !
Il faudrait faire évoluer l’état sur ces problèmes mais vu comment ça se passe en ce moment (un député a demandé une restriction des conditions de l’auto entreprise par exemple 🙄) c’est pas gagné !
Bonjour Cécile,
Non je ne connaissais pas ce mot mais ton article m’éclaire tout à fait !
Pendant 30 ans instit’ avec passion, j’ai toujours voulu faire des tas d’autres choses “en même temps”: des choses “gratuites”, éphémères, poétiques, inutiles pour certains esprits chagrins.
Gratuites parce que ce n’était pas mon métier, donc pas “slasheuse” mais dans la tête certainement
Ainsi j’ai été tour à tour lectrice (toujours), graveuse, couturière, bricoleuse, rénovatrice de maison, jardinière, autrice (non publiée 🙂 🙂 )
Puis crêpière, animatrice, assistante maternelle ET citoyenne engagée
Maintenant je passe d’une passion à l’autre et j’ai toujours peur de n’avoir pas le temps de faire ce que j’ai envie de faire
Merci pour cet article
Super article très éclairant sur ce qu’est une slasheuse. Merci Ciloubidouille et bravo pour tous ces talents !
Très impressionnante cette façon de fonctionner pour moi qui ai fait tout au long de ma vie professionnelle le même métier
Bonjour Cecile,
je crois qu’on pourrait etre soeur jumelle 🙂 j’ai cette passion de mener beaucoup de projets differents où la creativité a une place importante ainsi que l’ecologie et la solidarité. J’avais suivi une formation de bilan de competence à un moment de ma vie et cela m’avait permis de comprendre que ce n’etait pas un probleme cette dispersion et que cela pouvait meme etre une grande force. C’est aussi lié à la notion de personalité multipotentielle. Comme toi mon gros point noir c’est d’arriver à tout caser, prioriser, m’organiser. Et je serais interessée pour comprendre comment tu fais au quotidien (est ce que tu as une routine d’organisation meme si toi et moi on n’est pas copine avec la routine?). Au plaisir de te lire
Voici une lecture très intéressante sur ton choix professionnel et ce que cela implique. Bravo pour la réussite de ton entreprise. Je trouve ça formidable d’être ainsi en harmonie entre qui tu es et ce que tu fais.
Je connaissais ce mot grâce à toi. Je ne suis pas slasheuse car je ne gagne pas ma vie avec mes activités mais je crée, j’écris, j’ai de multiples activités ( musique, maths, langue, informatique, lecture…). Par contre j’ai vite appris à ne pas le dire car la plupart du temps on ne te croit pas, certains pensent que tu t’inventes une vie … Bref ce n’est pas important. Je me tais même si parfois j’aurai pu aider quelqu’un d’autre mais au bout d’un moment, ça agace les autres que tu aies souvent des solutions ou des idées.
Bonjour, je viens de voir ta vidéo sur la préparation des calendriers de l’avent et je voulais t’envoyer toutes mes félicitations pour ce travail titanesque !
Bravo aussi à tous les lutins !
Coucou, j’avais deja entendu ce terme avec toi , sur insta ou un autre article de blog et je trouve ça bien d’y trouver un mot pour s’y retrouver. ça me fait penser un peu à mon éparpillement dans mes loisirs créatifs ( envie de tout tester ou presque…) bravo à toi et l’organisation ça se travaille donc tu vas y arriver !