Réflexions au matin de mes 23 années de mariage

Le 4 septembre, c’était nos 23 ans de mariage, les noces aigue-marine. Je me suis toujours demandée qui avait fait la liste et surtout l’ordre des “noces de”… Parce que parfois, c’est un peu étrange comme choix d’association. Par exemple :

13 ans –> Muguet
14 ans –> Plomb
15 ans –> Cristal

Okay… Quelle est la logique ? Qui a envie de célébrer des noces de plomb ? ^^

23 ans de mariage : p’tit bilan sans prétention

Autre réflexion. J’ai remarqué un truc quand je lis des messages d’anniversaire de mariage qui célèbrent les X années de couple (je n’ai pas dit “d’amour”, pour moi ce n’est pas forcément lié). Presque à chaque fois, il y a une petite légende rédigée par la femme qui dit (en résumé) : « merci mon chéri de me supporter depuis si longtemps ». Avec des sous-entendu du type « je sais que je suis chiante ».

Vous ne trouverez pas de ça ici. Déjà parce qu’en fait, je ne me trouve pas chiante. Pas plus que lui et que n’importe quel humain concerné par sa vie. Et puis parce que vivre ensemble, c’est forcément composer avec l’autre.

Or à ce petit jeu, les femmes sont bien plus fortes (éducation patriarcale bonjouuuur). On nous a appris à être dans le “care“, cette notion anglaise intraduisible qui va au-delà au soin. Dans son étymologie on retrouve caru, cearu qui signifie soins, souffrance, douleur, chagrin, mais aussi “to cure” qui vient du mot latin curare qui signifie to care for, take care for ». On bichonne, on prend soin de nous et des autres, on célèbre, on prête attention, on soutient, on s’oublie aussi parfois. Bref on supporte mais au sens large : on accepte l’autre dans sa globalité ET on l’accompagne dans ses projets.

Il se trouve dans mon couple, on se supporte mutuellement. J’ai un mari qui pense que tous mes projets ont autant d’importance que les siens. Et je suis capable de mettre l’énergie qu’il faut pour les siens (3 ans d’expat pas fastoche à mon actif quand même..). Je n’ai pas de la “chance”. J’ai clairement choisi un humain de cette catégorie. La gentillesse est placée très haut dans mes critères d’exigence.

Je ne filerai pas de recette de couples qui durent. Déjà parce que je n’y vois aucune victoire. Ce n’est pas parce que les gens restent ensemble longtemps qu’ils ont une belle vie. J’ai plutôt l’intuition que le chemin pour être heureux est très personnel.

Simplement, si j’analyse rapidos ce qui fonctionne chez nous, ben il y a le fait que je verbalise tout et le fait qu’il n’esquive pas ces discussions. Il y a aussi une vision claire de quel genre d’humains on veut être. De la tendresse. De la patience, des compromis (beaucoup) mais aussi des refus de changer pour l’autre.

Je sais que ce n’est pas très français de terminer par cela, mais si on devait mettre en pourcentage l’entretien du binôme que nous formons, j’en prendrais 70% de la responsabilité. Et ce n’est pas une critique. C’est la réalité de mon foyer et je crois de celle de beaucoup d’autres 🙂

Alors aujourd’hui, je lève mon verre à lui, le chouette compagnon de ces 23 années, intelligent, sensible, investi. Extraordinaire papa. Et aussi à moi qui me bouge le cululu pour cette vie-là existe et nous ressemble. Zéro magie. Que du retroussage de manche.

Et de l’envie, pardi.

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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