#3 – Pourquoi je préfère être déconnectée de moi-même

Le Flow, vous connaissez ? Je vous raconte…

Je sais bien que l’époque est à la meilleure version de soi-même. On se cherche en amélioration constante. Dans le miroir, c’est le jeu des 7 erreurs à dégommer. Et comme dans le syndrome de l’atelier dont je parlais dans ma première Ciloubinews, on sera heureux quand on sera parfait.

Dans la quête incessante du bonheur, on essaye toutes sortes de recettes (ou de gourou) – du yoga à l’avocat toasté, de la morning routine au collagène, en passant par les applications de méditation qui promettent la paix intérieure pour le modeste prix d’un abonnement premium à 200€ la semaine.

Mais qu’en est-il de l’art subtil de… s’oublier soi-même ? Oui, vous avez bien lu. Si j’observe les moments où je suis bien, tous ont un trait commun, une sorte d’astuce, de mode d’emploi : dans ces moments, je me perds de vue. Pas littéralement, bien sûr, sinon ça reviendrait à chercher mes lunettes alors qu’elles sont sur mon nez – et croyez-moi, ce n’est pas là que réside le bonheur. Non. Dans ces instants précis, je sais plus rien de ma vie.

Je parle de quoi alors ? Le fameux lâcher prise ? J’ai lancé une très grande enquête d’envergure sur le sujet, à l’ensemble des 100 000 personnes qui vivent dans ma tête. Le lâcher prise, personne n’en a entendu parler. Personne ne sait faire. Et d’aucuns se demandent s’il faut le rechercher ou si c’est seulement possible. Mon cerveau n’est pas capable de lâcher prise, il ne sait pas RIEN faire. Et franchement, je ne lui en veux pas du tout, il parait que c’est normal. Ce n’est pas ainsi que je me repose l’esprit. J’ai entendu dans un podcast que le meilleur état de santé mentale possible se trouve dans ces parenthèses où notre cerveau décide de prendre des vacances de nous-même, sans préavis.

C’est de cela dont je parle. Ce moment où je suis plongée dans une activité, avec un degré de concentration suffisant pour que mes emmerdes, mes projets, mes envies, mes angoisses, mes joies-même ne toquent plus à la porte. Je suis en train de créer. Ce faisant, mes mains activent le silence de mes pensées, celles qui normalement tournent en boucle.

Chez moi, la créativité cultive l’art délicat de la distraction de cerveau. C’est mon super pouvoir. Dans un monde où mon attention est constamment sollicitée, entre notifications, business, e-mails, guerres des sexes, guerres tout court et autres dramas sur les réseaux sociaux, il n’y a que quand je FAIS que j’oublie les aléas de la vie.

FAIRE offre à mon esprit un peu de répit nécessaire… allez même, je le dis, un répit vital. Ma créativité me permet d’être pleinement dans l’instant. Alors je sais que pour beaucoup, la créativité est un synonyme de pâte à sel (enfin, de réalisations artistiques). Moi je place dedans tout ce qui est tourné vers la solution, vers une transformation d’état. Le rangement peut être créatif s’il est complexe, pas routinier (aka le ménage), tout comme le sport. L’écriture aussi. La programmation informatique. La préparation d’un voyage…

Précision. Je parlais de silence, plus haut. Mais c’est partiellement faux, je continue de penser. Simplement, je ne pense plus à MOI, à ma vie. Je suis déconnectée de moi-même, de mon nombril, de mes tracas d’humaine. Mon entièreté est tournée dans mon activité du moment. Un peu comme actuellement en écrivant cette CiloubiNews. Je suis dans mon Flow.

Entrez dans le Flow

Cet état est souvent défini comme le “Flow“, concept qu’on doit au psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi. Dans les années 1970. Csikszentmihalyi a commencé à étudier ce phénomène en cherchant à comprendre ce qui rendait les activités intrinsèquement gratifiantes et pourquoi certaines personnes trouvaient un plaisir et une satisfaction profonde dans leur travail ou leurs hobbies, même en l’absence de récompenses externes (je pourrais écrire des tartines juste sur cette problématique de récompenses externes mais ce sera pour d’autres CiloubiNews).

Le terme “flow” décrit un état mental atteint lorsqu’une personne est complètement immergée dans une activité, au point d’oublier le temps, la fatigue et tout ce qui se passe autour d’elle. Dans cet état, la personne est totalement absorbée par ce qu’elle fait, et sa performance semble s’effectuer sans effort, avec un haut niveau de concentration et de satisfaction.

Csikszentmihalyi, en plus d’avoir un nom à 100 000 points au Scrabble, a identifié plusieurs caractéristiques de l’état de flow, notamment :

• Concentration complète sur la tâche : L’attention est si focalisée sur l’activité en cours que toutes les autres pensées et distractions disparaissent. C’est tellement CA qu’on veut ^^ !
• Clarté des objectifs : La personne sait exactement ce qu’elle doit faire et reçoit un feedback immédiat sur sa performance. Un feedback PERSONNEL j’entends. Pas l’avis de Tata AvisdelaSociété ou de Tonton Productivité.
• Perte de la conscience de soi : On est tellement absorbé par l’activité qu’on perd la conscience de soi et de nos problèmes persos. Les vacances de soi-même, les vraies.
• Distorsion du sens du temps : Le temps semble passer plus vite ou, au contraire, ralentir. Parfois les deux ensemble ! Si c’est possible. On suit le Flow…
• Équilibre entre le niveau de compétence et le défi : L’activité n’est ni trop facile ni trop difficile, ce qui maintient l’engagement et évite l’ennui ou l’anxiété. C’est au-delà de la zone de confort, c’est stimulant, c’est passionnant, c’est attirant.

Csikszentmihalyi a développé ce concept après avoir réalisé que cet état de flow contribuent grandement au bonheur général. Alors pour ma part, je passe souvent par la créativité mais cet état peut être atteint dans diverses activités, telles que les arts, le sport, le jeu, la lecture ou même le travail, tant que les conditions vous permettent de rencontrer ces critères. Dans un podcast, Swann Périssé, une humoriste féministe et écolo, expliquait par exemple, que quand elle est sur scène, c’est le vide dans sa tête et que ça lui fait du bien. Moi ça peut être la fabrication d’un colliers de pâtes, un recyclage de truc trouvé dans une poubelle ou une pose de papier peint… Qui sommes-nous pour juger ce qui nous met dans cet état

Et si, le bonheur, la santé mentale, la réussite ne se mesuraient pas à l’aune de nos accomplissements visibles, mais inversement à notre capacité à oublier qui on est, où on est, ce que les autres pensent de nous, ne serait-ce qu’un moment ?

Ici, la créativité est mon ticket d’or de Willy Wonka, avec un aller direct vers une évasion de quotidien et une tranquillité d’esprit. Mais vous… Je suis curieuse de savoir ce qui vous déconnecte de vous-même et comment vous accédez à votre Flow…

Ce que j’ai écouté ou lu ces derniers temps :

C’est pas si simple de vous partager des épisodes de Podcast parce que j’en consomme beaucoup. J’espère que ceux que je choisis peuvent faire écho chez vous et que certains prolongent la réflexion liée à l’édito.

• Épisodes de Podcasts :
  • Swann Périssé – De Sciences Po au Stand-up
    Podcast InPower (Lien spotify) Je vous en parlais dans l’édito alors je vous propose de l’écouter à votre tour. Swann est une femme qui s’assume comme je le vois rarement, physiquement, sexuellement, intellectuellement. J’adore cette liberté alors qu’elle devrait être normale. Je suis contente d’avoir été à sa rencontre à travers cet épisode parce que ça m’a permise de mieux la comprendre et de l’apprécier davantage.
    
  • Joël Dicker – L’écrivain aux millions d’exemplaires
    Podcast InPower (Lien spotify) Je suis partagée sur cet épisode. Je suppose que vous connaissez Joël Dicker qui a écrit l’excellent “La Vérité sur l’affaire Harry Quebert“. Beaucoup de ce qu’il raconte fait écho à mes propres croyances et c’est toujours chouette de connaitre le parcours d’un écrivain, son processus d’écriture, etc… Mais deux choses m’ont agacée. J’ai trouvé qu’il parlait de manière assez péremptoire, en mode “sachant”. La vie c’est ça. Il faut faire cela. Tu devrais penser ainsi. Le gars sait. Même quand il se trompe, il a raison de se tromper. Perso, je me casse le cululu dans toutes mes publications à mettre du “je”, à évoquer des croyances parce je refuse d’imposer mes réflexions comme des modes d’emplois universels. Lui ne s’embarrasse pas vraiment de ces précautions, ce qui me casse les coudes. Le second reproche va avec le premier. J’ai trouvé que Louise Aubéry qui habituellement réagit davantage l’a laissé partir dans des monologues sans pointer les contradictions. Bref, j’ai aimé le fond, pas la forme.
    
  • Le pain de Yaya
    Podcast Passages (Lien Spotify) Il y a tout ce que j’aime dans cet épisode. De l’humain bien-sûr, de la solidarité, de l’amour, de l’espoir… On y entend l’histoire de Yaya, un réfugié qui fuit la violence de son pays et qui finit comme apprenti dans la boulangerie de Patricia. Évidemment, les lois anti immigrations s’en mêlent et Yaya se retrouve dans une nouvelle galère. Avec Patricia, ils forment alors un étrange duo qui va naviguer dans les eaux incompréhensibles de l’administration et construire un bateau qui leur ressemble. Bref, superbe et humble à fois comme dirait Elisabeth de Méta de Choc.

Je me rends compte que je lis plus que ce que j’imaginais. Environ 3 livres par mois. Ca aussi, ça m’aide à être dans mon flow. Si je rajoute les BD, ça monte à encore plus. Jusqu’à présent, je vous présente les livres du mois, qui par chance m’ont plu. Mais je vais m’autoriser à piocher dans mes lectures plus anciennes si mon actualité littéraire ne me convient pas. Ça vous va ?

• Livres :
  • Lux – Maxime Chattam
    Roman de chez Albin Michel
    Maxime Chattam, s’il faut le présenter, est un écrivain français à succès, de mon âge, qui excelle dans les genres du thriller, du fantastique et de la science-fiction. Il est hyper connu pour la trilogie du “Mal“, mais moi je l’ai découvert par la sage fantastique “Autre-Monde“, qui aborde des thèmes comme l’écologie et la solidarité dans un monde post-apocalyptique. J’avais adoré alors j’ai tenté son dernier opus, LUX. Celui-ci propose une histoire plus simple, facile à lire. Un jour dans un futur déjà mal embouché niveau climat, au milieu des Océans, apparait une Sphère, énorme, intrigante. La planète s’enflamme et des experts de tout type sont envoyés sur place pour l’étudier. Et parmi eux, une écrivaine en panne d’inspiration. J’ai aimé les conseils d’écriture essaimé ici et là en prime de l’histoire.
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  • Dans l’obscurité scintillent les fragiles étoiles – Marjolaine Solaro Roman des Editions L’Archipel C’est le second roman de Marjolaine, que je connais personnellement. C’est toujours touchant de voir ses amies réaliser leurs rêves et ça me rend pleine de compersion. De plus, les sujets de celui-ci me parlent intimement (les ados, le harcèlement, le mal qu’on peut se faire…). Plein d’émotions m’ont assaillies en suivant les vies de ces jeunes humains. Niveau écriture, on est dans la catégorie livres “feel good” malgré la thématique, avec un style efficace, travaillé pour être très fluide. Bref, un bouquin à glisser dans son sac !
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Mon quotidien

Je pars faire du vélo en solo.

Après ma virée vers la Loire, vers Londres, vers Bruxelles, je me dirige cette fois vers Saint-Malo ! Je grimpe lundi sur mon destrier de métal. Je prie sainte Claire de retenir la pluie en l’air parce que c’est franchement mieux de pédaler au sec… Vous pourrez suivre cette aventure sur Insta, très probablement.

Besoin d’accompagnement pour vos projets ?

J’ai une place pour un coaching en création de contenu et gestion des réseaux sociaux en ce moment. Je viens de finir un cycle avec une cliente et au lieu d’attendre que le prochain coaché toque à ma porte, ce qui finit toujours par arriver, je me suis dit que je pouvais en parler ici, au cas où ça vous intéresse.

Toutes les infos sont ici mais je préviens par avance que je sélectionne les candidats pour qu’ils soient en adéquation avec mes valeurs. Je fais volontairement le choix de suivre peu de clients. On va passer du temps ensemble, je vais vous aider à mettre en avant vos projets, alors si votre délire, c’est de fabriquer des armes, ben ce sera sans moi ^^ !

Vinted

J’ai envie de faire du vide dans ma penderie. J’ai déjà donné des fringues à Emmaüs mais je me demande si je ne vais pas ouvrir un compte Vinted. C’est quoi vos conseils ? Et pour perdre 10 kilos ? Des miracles ? (ce n’est pas pour moi, c’est pour une amie ^^).

Ateliers créatifs :

Puisqu’on parle Flow, créativité, connexion/déconnexion dans mon édito, si c’est quelque chose qui vous fait envie, vous pouvez vous inscrire à mes ateliers créatifs mystères en solo ou avec des gens que vous aimez. Voilà les dates.

• Samedi 30 mars 2024,
• Samedi 27 avril 2024,
• Samedi 8 juin 2024,
• Samedi 20 juillet 2024,
• Samedi 21 septembre 2024,
• Samedi 23 novembre 2024,
• Samedi 14 décembre 2024

Box créative de printemps

Je bosse à fond sur ma Box créative de printemps et ça me remplit de joie. Je farfouille dans mes archives, sur Internet, dans des magazines… C’est un processus créatif à part entière que cette sélection d’idées adaptées à mes envies et mes critères.

Dans les dix sachets, vous trouverez des mini-ateliers trop mignons (pour muscler votre flow ^^) et j’ai hâte de voir ce que vous en ferez. Si ça vous intéresse, les précommandes sont ouvertes. Je le fermerai bientôt pour passer… à l’ACTION ^^ !

Un peu de lecture en rab

Voici deux articles récemment publiés sur mon blog.

Il y a quelques temps sur Ciloubidouille

Habituellement je ressors de mon chapeau des anciens tutos. Là, je vous partage deux articles sur mes réflexions re-créatives. Les ancêtres des CiloubiNews. Vous pouvez reconnaitre ces articles un peu plus métaphysique avec leurs images de couvertures fleuries sur fond de page blanche…

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