Comment visiter Saint-Malo en une journée : conseils insolites

Visiter Saint-Malo est sans doute une des activités que j’ai le plus fait dans ma vie touristique. Famille bretonne oblige, terre de mes ancêtres, je ne sais pas s’il se passe une année sans que je n’y mette les pieds. C’était la ville préférée de mon papi et elle occupe une place privilégiée dans mon cœur. On peut lui reprocher un tas de trucs, moi je l’adore.

Je vous ai déjà raconté l’histoire des brise-lames de la plage du Sillon, ma traversée de Paris à Saint-Malo à vélo… Je vous avais même partagé mon amour pour les grandes marées (Oui, je sais que c’est dangereux, et non, je n’incite personne à faire la même chose, vous êtes grands ^^). Bref, il y a déjà de la lecture sur le sujet breton. Mais je n’avais pas encore écrit sur la ville des malouins.

Alors je vous emmène visiter Saint-Malo à ma façon, entre légende et shopping breton ^^ !

Visiter Saint-Malo en quelques heures

Saint-Malo, la cité corsaire nichée sur la côte d’Émeraude, est un lieu où chaque pierre, chaque vague, semblent murmurer des récits de grands navigateurs ou autres pirates qui ont fait la légende de cette ville. Comme souvent en Bretagne, on se sent entourés par l’histoire, petite ou grande.

Mais saviez-vous que la ville a été reconstruite presque entièrement après la Seconde Guerre mondiale ? Ses habitants, attachés à leur patrimoine, ont veillé à ce que chaque pierre soit remise à sa place, faisant de Saint-Malo un phénix qui a su renaître de ses cendres. Ce faisant, ils ont permis à la ville de garder son passé.

La Porte Saint-Vincent sert de porte principale à la ville. Elle est ornée de deux blasons qui témoignent de l’histoire et de l’identité de la cité corsaire. Celui de droite symbolise le Duché de Bretagne (l’écu d’hermine), celui de gauche arbore les armoiries de la ville (la herse surmontée de l’hermine des ducs de Bretagne).

Pour visiter Saint-Malo, il y a plusieurs techniques, et tout se vaut je pense. Il y a ceux qui suivent le flot des touristes en s’engouffrant dans la rue principale, commerçante; très chouette par ailleurs. D’autres qui se laissent guider par leur improvisation et déambulent au petit bonheur la chance. Ça fonctionne très bien car tout est beau dans Saint-Malo ^^ !

Perso, pour visiter Saint-Malo, j’ai un peu des rituels. J’aime bien commencer par les remparts et finir par la ville. Pourquoi ? Ca m’évite de devoir porter trop longtemps tous les sacs si j’ai cédé aux sirènes du shopping ^^ !

On commence la visite ? Suivez le guide !

Pour grimper sur les remparts, je tourne à droite, et je me dirige vers la maison de Chateaubriand.

Né le 4 septembre 1768, Chateaubriand est une figure emblématique de la littérature romantique française, connu pour ses œuvres telles que “Atala”, “René” et surtout “Mémoires d’outre-tombe”. J’ai piqué quelques roupillons à leurs lectures ^^ !

La maison où il a vu le jour est située au numéro 1 de la rue… Chateaubriand. Elle est un peu cachée dans la cour d’un hôtel particulier mais facilement reconnaissable à sa plaque commémorative. Sa demeure, emblématique de l’architecture malouine typique, n’est pas ouverte au public mais reste un point d’intérêt pour les admirateurs de l’écrivain et les visiteurs curieux de découvrir un pan de l’histoire littéraire française.

L’enfance de Chateaubriand à Saint-Malo a profondément influencé son œuvre et son imaginaire. La mer a nourri l’imaginaire de l’écrivain, lui inspirant son amour profond pour la nature, un sentiment d’exil et de nostalgie qui traverse toute son œuvre.

Je continue ensuite dans la petite ruelle.

Visiter Saint-Malo, c’est aussi apprendre à trier le vrai du faux. Ainsi, on entend souvent que cette tour aurait accueilli Anne de Bretagne. Bon ben non en fait… Il n’existe pas de preuves concrètes de sa présence dans la ville, bien que son influence en tant que duchesse de Bretagne ait été significative dans toute la région.

Cette légende trouve probablement son origine dans le profond attachement d’Anne de Bretagne à son duché et dans son rôle actif dans la promotion des intérêts bretons, notamment pour le maintien de l’indépendance du duché (avant que son mariage ne conduise à l’union définitive de la Bretagne à la France). La figure d’Anne de Bretagne incarne l’esprit de résistance et l’identité bretonne, ce qui peut expliquer tout le monde aime bien se l’accaparer, Saint-Malo inclut.

En haut des escaliers, je tourne à droite, direction la MER ! Ma soeur adore et vous recommande cette petite fenêtre très photogénique, formant un super joli cadre à la super jolie vue…

Une fois sur les remparts, impossible de visiter Saint-Malo sans les Goélands. Ils sont les maitres des lieux, maitres des cieux. Et des voleurs patentés de frites, de glaces ou de tout ce qui se mange… Rien qu’en faisant mon tour, je les ai vus renverser un café et piquer une gaufre à une touriste qui n’a pas compris ce qui lui arrivait.

Au loin on peut admirer les différentes îles ou presque-iles :

1. Le Grand Bé : Accessible à marée basse depuis la plage du Bon-Secours, cette île abrite le tombeau de François-René de Chateaubriand, célèbre écrivain et homme politique malouin. C’est un lieu de promenade prisé offrant une vue imprenable sur la ville.
2. Le Petit Bé : À quelques centaines de mètres du Grand Bé, le Petit Bé accueille un fort construit au 17e siècle par l’ingénieur militaire Vauban pour protéger la ville. Le fort est accessible à pied à marée basse.
3. Le Fort La Reine : C’est lui qu’on voit sur la photo. Il est situé du côté de la Porte Saint-Thomas. Il fait partie intégrante des fortifications de la ville et a joué un rôle clé dans la défense de la ville au cours de son histoire. Il est directement accessible en se promenant sur les remparts.

L’autre reine du royaume, c’est la mer et ses marées qui recouvrent ou découvrent tout un paysage fabuleux. Parce qu’on peut visiter Saint-Malo le matin à marée haute et revenir l’aprem à marée haute, le spectacle aura changé ! Je vous recommande d’ailleurs de faire le tour à pied, via le sable et les rochers dès que c’est possible ! Vous allez adorer !

Et puis la star, celle qui s’en finit pas de ravir petits et grands, c’est elle. La piscine naturelle d’eau de mer. Les enfants l’adorent, c’est aussi le lieu de rendez-vous des ados du coin… Et son plongeoir attire les plus courageux ! C’est toujours un super moment que d’observer tout ce petit monde l’été, du haut des remparts.

En parlant d’eux. Continuons de visiter Saint-Malo en les observant.

Les remparts de Saint-Malo, construits entre le 12e et le 18e siècle, sont parmi les plus célèbres et les mieux préservés de France. Comme ailleurs, ils servaient à protéger la ville contre les invasions, notamment des Anglais et des Hollandais. Bien que la ville elle-même ait été largement détruite lors de la seconde guerre mondiale (à 80% dans la partie intérieure) comme je vous le disais plus haut, les remparts historiques, eux, ont survécu en grande partie. Cela tient à leur solidité et à leur construction robuste, conçue pour résister aux sièges et aux attaques à travers les siècles.

Ces remparts sont dotés d’emplacements spécifiques pour le stockage des boulets de canon, essentiels pour la défense de la ville. On les voit sur la photo en-dessous. Il ne s’agit pas de renforts de murs mais de cale-boulets au pied des tours. Ces bouletsières étaient conçues pour protéger les munitions des intempéries et pour les conserver dans un état optimal pour leur utilisation.

L’organisation de ces espaces de stockage était essentielle pour la stratégie défensive de la ville. En effet, les boulets devaient être facilement accessibles pour les canonniers, tout en étant protégés des tirs adverses. Il ne reste que des traces de cette ingéniosité militaire des Malouins et de leur préparation méticuleuse face aux assauts mais on sait qu’ils étaient célèbres pour celle-ci.

Autre légende, pour le coup bien réelle, c’est l’histoire des chiens du guet de Saint-Malo. Au Moyen-âge, une fois le couvre-feu instauré et les portes de la ville fermées, des chiens dressés et particulièrement féroces étaient lâchés pour surveiller les rues, empêchant ainsi toute personne de rentrer ou de sortir sans autorisation. Cette mesure visait à protéger la ville des intrus, des pillages et des dangers potentiels, mais elle avait également un effet dissuasif sur les résidents tentés de braver les interdictions nocturnes.

L’histoire la plus sombre liée à ces chiens du guet raconte qu’ils auraient un jour attaqué et tué un homme qui tentait de rentrer dans la ville après le couvre-feu. Bien que les détails de cet événement soient enveloppés dans le voile de la légende, il reflète l’ambiance de vigilance, parfois à l’extrême, qui prévalait dans les villes médiévales.

Ce sont eux qui sont représentés sur les plaques d’égout de la ville. Il n’y a pas qu’au Japon que ces plaques sont jolies ! Et regarder par terre est une autre façon de visiter Saint-Malo.

La devise officielle de la ville est gravée dessus : “Semper fidelis”, ce qui signifie “Toujours fidèle” en latin. “Semper fidelis” souligne la capacité de Saint-Malo à rester inébranlable face aux défis, que ce soit lors des sièges, des batailles navales ou des reconstructions après les destructions, comme celles subies pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette fidélité s’exprime aussi dans la fierté des Malouins pour leur histoire corsaire et leur volonté de préserver et valoriser leur patrimoine culturel et architectural unique.

Visiter Saint-Malo et en profiter pour faire du shopping

Je ne suis pas la reine du shopping mais j’ai envie de vous partager quelques adresses qui me semblent essentielles !

Vous n’aurez pas besoin de moi pour trouver des bols bretons, même si je vous recommande quand même de faire attention à leurs origines de fabrication. Beaucoup ne respectent pas la tradition et viennent de Chine.

Si vous ne trouvez pas votre prénom, vous pouvez commander votre bol et il faudra attendre 5 jours ouvrés pour l’obtenir.

Harry Potter a élu domicile dans la ville. C’est peut-être une bonne excuse pour donner envie à vos enfants de visiter Saint-Malo ? La boutique s’appelle Mystère et Cie et on y trouve plein de produits dérivés de la saga.

Dois-je vous présenter la marque emblématique des culs de voiture bretonnes… A l’aise Breizh. Plein de produits souriants à ramener en souvenir.

Mais moi, ce qui me plait se situe surtout dans la rue de l’Orme… On y trouve trois lieux gourmands dont je raffole.

La poissonnerie de Gilles Guinemer, déjà. Recommandée par la frangine et dont les étals font envie.

La maison du beurre Bordier lui fait face. C’est simple, je pourrais tout acheter chez eux ! Beurres natures ou parfumés, fromages délicieux, pâtisseries (au beurre…). C’est divin ! On retrouve très souvent ces produits dans les grandes tables de la gastronomie française.

En face, n’hésitez pas à rentrer chez Bertrand Larcher, à la maison du Sarrasin… Ici aussi, difficile de sortir de là sans rien… Le caramel au beurre (Bordier…), le miel au sarrasin, les pâtes au sarrasin, les apéros au sarrasin… Bref, vous l’avez, c’est le produit phrase et il est excellent !

D’ailleurs, dans la même rue, il y a le café et le restaurant de la maison du Sarrasin qui donnent envie de revenir. Les bonnes excuses ne manquent pas pour visiter Saint-Malo.

Je termine par vous recommander la librairie Momie, spécialisée dans la BD. Les nanas qui la tiennent sont adorables et de bons conseils. Je n’ai pas su résister à m’offrir des volumes alors que j’étais à vélo…

Voilà pour cette fois. Est-ce que ça vous a donné envie de visiter Saint-Malo ? Vous avez appris deux ou trois trucs ?

PS : Saint-Malo sans la Plage du Sillon, c’est comme le kouign-amann sans beurre salé : il manquerait à la ville ce goût unique de balades les pieds dans l’eau.

N’hésitez pas à prolonger la visite en longeant la mer ou en plongeant dedans !

Je suis Cécile, slasheuse créative. J’alimente gracieusement ce blog depuis 2006. Vous pouvez aussi me suivre sur Instagram, Youtube ou Pinterest.

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